Une Canadienne qui était restée coincée au Kenya pendant plusieurs mois après avoir été faussement perçue comme un «imposteur» a intenté une poursuite de 2,5 millions $ contre Ottawa.

Ses avocats et ses proches ont également demandé la tenue d'une enquête publique et des excuses de la part du gouvernement fédéral.

Suaad Hagi Mohamud a affirmé que le gouvernement canadien l'a abandonnée à son propre sort. Elle dit poursuivre Ottawa non pas pour l'argent mais pour éviter qu'un autre citoyen canadien ne subisse le même sort.

Mme Mohamud, qui est âgée de 31 ans et qui a vu le jour en Somalie, est demeurée au Kenya, contre son gré, pendant presque trois mois après que les autorités eurent déterminé que ses lèvres ne ressemblaient pas à celles qui se trouvaient sur la photo de son passeport, vieille de quatre ans.

Les autorités canadiennes l'ont qualifiée «d'imposteur», ont annulé son passeport et l'ont confiée aux autorités kényanes, qui l'ont poursuivie en justice.

Mme Mohamud a finalement pu rentrer à Toronto samedi dernier et retrouver son fils âgé de 12 ans après que des tests d'ADN eurent permis de confirmer son identité. Les accusations qui pesaient contre elle ont également été abandonnées.

Ses avocats affirment n'avoir reçu que des réponses évasives de la part des autorités fédérales. Ils pensent également que le public ne connaîtra jamais les conclusions d'une enquête interne du gouvernement dans ce dossier.

Selon l'un des avocats, Julian Falconer, une enquête publique doit être mise sur pied afin de déterminer si les origines de Mme Mohamud ont influencé le traitement qui lui a été réservé.