S'il n'y avait qu'elle. Mais le cas de Suaad Hagi Mohamud, cette Canadienne retenue au Kenya où elle a été accusée d'usurpation d'identité, n'est pas le seul.

Au cours de la dernière décennie, de nombreux Canadiens se sont retrouvés coincés à l'étranger, sous des accusations diverses, face à des systèmes judiciaires douteux. Et ils sont plusieurs à s'être sentis abandonnés par Ottawa.

Le cas le plus célèbre est celui de jeune Omar Khadr, détenu à Guantánamo. Hier, la Cour d'appel fédérale a rendu un jugement qui oblige Ottawa à le rapatrier.

En décembre 2000, William Sampson a été arrêté en Arabie Saoudite sous l'accusation d'avoir organisé des attentats à la bombe. À la suite d'aveux arrachés sous la torture, il a été condamné à la décapitation. Il a été libéré en 2003. Durant sa détention, les représentants consulaires canadiens lui avaient dit à plusieurs reprises qu'ils le croyaient coupable.

Autre cas marquant, celui de Maher Arar. Canadien d'origine syrienne, il a été arrêté en 2002 et envoyé en Syrie où il a été détenu et torturé pendant un an, sous l'accusation de terrorisme - une accusation alimentée par des informations provenant du Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS). Il a été par la suite lavé de tout soupçon.

Un récent rapport d'enquête du juge Frank Iacobucci affirme que la GRC et le SCRS ont une responsabilité indirecte dans le traitement de trois autres Canadiens - Abdullah Almalki, Ahmad Abou-El Maati et Muayyed Nureddin, détenus en Syrie et en Égypte.

Abousfian Abdelrazik, Canadien d'origine soudanaise, est rentré récemment au pays après avoir été détenu pendant six ans au Soudan, parce que son nom figure sur une «liste noire» de l'ONU.

Et puis, le jeune Montréalais Mohamed Kohail croupit toujours dans une prison saoudienne où il a été condamné à la décapitation à la suite d'une bagarre dans une cour d'école. Selon le député Dan McTeague, critique libéral en matière consulaire, le Canada n'a pas tout fait pour lui venir en aide. D'ailleurs, signale-t-il, plus aucun ministre n'a la responsabilité spécifique des Canadiens à l'étranger. Ça n'aide pas quand on se retrouve dans le pétrin.