Le Québec a perdu cette semaine l'une de ses pionnières, Réjane Laberge-Colas, qui a été la première femme à avoir été nommée juge à une cour supérieure du Canada en plus d'avoir été la première présidente de la Fédération des femmes du Québec.

Décédée dimanche dernier à l'âge de 85 ans, Réjane Laberge-Colas avait en outre été membre en 1994 d'un comité spécial de l'ALENA aux côtés de quatre autres juges canadiens. En 1997, elle a reçu l'Ordre du Canada.

 

Bien qu'ayant été femme de grandes premières, Mme Réjane Laberge-Colas n'en faisait pas grand cas. «Nous étions trois garçons et six filles et pour notre père, il était essentiel que nous, les filles, recevions une éducation aussi poussée que celle des garçons, raconte sa soeur, Francine Laberge-Gauvreau. Réjane a fait du droit, une de mes soeurs a fait médecine, j'ai moi-même fait mon cours classique. Nous avons été élevées dans l'égalité et sans complexes.»

Avant de se marier, ajoute sa soeur, Mme Laberge-Colas avait connu Pierre Elliott Trudeau, avec lequel elle était arrivée un jour à la maison familiale, en moto, avec son grand chapeau à la main.

Comme elle était spécialisée en incorporation, Mme Laberge-Colas avait travaillé, à titre d'avocate, à la mise sur pied de la Fédération des femmes du Québec. «Puis, Thérèse Casgrain (qui a bataillé pour l'obtention du droit de vote des Québécoises) avait dit à ma soeur que c'était elle qu'elles voulaient en tant que présidente. Ma soeur ne savait pas trop qu'en penser. Son mari l'a convaincue d'accepter.»

Pendant toute sa carrière, Mme Réjane Laberge-Colas a contribué à d'autres organismes à caractère social ou professionnel et a travaillé, entre autres choses, à la révision du Code civil, de 1964 à 1970.

Par voie de communiqué, l'Université de Montréal a souligné que Mme Réjane Laberge-Colas était une grande amie de la Faculté de droit et qu'elle avait apporté une remarquable contribution à l'avancement du droit de la famille.