Les proches du caporal Christian Bobbitt, décédé en mission en Afghanistan le 1er août, lui ont rendu un dernier hommage mardi.

Les funérailles du militaire originaire de la Côte-Nord ont été célébrées dans l'intimité, à l'abri des caméras, dans la chapelle Sainte-Jeanne d'Arc de la base militaire de Valcartier.

Celui qui a été décrit par les membres de sa famille comme un jeune homme positif et enthousiaste, fier de son appartenance aux Forces armées canadiennes, a perdu la vie à l'âge de 23 ans dans l'explosion d'une bombe artisanale alors qu'il patrouillait dans le district de Zhari.

«C'était un jeune qui aimait les défis, avec un grand sens de l'humour et qui mettait de la vie partout où il passait», a relaté l'aumônier militaire Jean-François Noël après la cérémonie, en paraphrasant l'hommage funèbre livré par le frère de la victime, Jonathan Bobbitt.

L'aumônier Noël a aussi précisé que son confrère Jacques Gourde, qui a célébré les funérailles, a cherché à réconforter les proches du caporal Bobbitt en leur rappelant qu'il était décédé en accomplissant un travail qu'il aimait.

«Christian avait choisi un engagement. Il croyait en la mission et dans les idéaux qu'il portait. S'il y a quelque chose à se dire de réconfortant présentement, malgré toute la peine, c'est que Christian croyait en ce qu'il faisait.»

Le caporal Bobbitt a perdu la vie tout comme son collègue du 5e régiment de génie de combat, le sapeur Matthieu Allard, lors du même attentat.

Même s'ils sont devenus les 126e et 127e militaires canadiens à périr en Afghanistan depuis le début de la mission en 2002, le commandant du 5e groupe-brigade mécanisé du Canada, l'adjudant-chef Jean-Marc Lanthier, soutient que les troupes gardent le moral.

«Il faut rester concentré sur la mission et regarder les progrès incroyables qui ont été accomplis. C'est certain que chaque perte est une épreuve qui est douloureuse pour tous, mais quand on regarde le nombre de vies améliorées en Afghanistan, quand on regarde le retour à la démocratie, c'est encourageant», a-t-il résumé.

Tout de même, l'adjudant-chef reconnaît que les prochains jours pourraient être très difficiles, à l'approche de l'élection du 20 août.

Il admet que les Talibans risquent de chercher à créer de nombreux incidents.

«Les élections sont là, et s'il y a quelque chose que les Talibans voudront dérouter, c'est un processus électoral démocratique, ce n'est pas dans leurs valeurs ni leurs intérêts. Ce n'est pas une surprise qu'il y ait une recrudescence des attentats, on s'y attendait», a indiqué le commandant Lanthier, qui a aussi répondu aux inévitables questions sur le faible appui de la population québécoise à l'égard de la mission.

Selon lui, malgré les sondages d'opinion défavorables, les militaires de Valcartier se sentent appuyés.

«On a le droit dans une démocratie d'avoir son opinion face aux décisions du gouvernement, mais en tout temps, on a senti le soutien des citoyens à l'endroit des soldats.»

Le caporal Christian Bobbitt laisse dans le deuil ses parents Lilianne Guillemette et Yvan Bobbitt, ainsi que ses frères Glenn et Jonathan, et sa conjointe Félicia Labadie.