Le juge Murray Sinclair a exprimé ses espoirs et ses craintes au moment de prendre les rênes de la commission devant rouvrir les blessures laissées par les agressions subies par des autochtones dans des pensionnats fédéraux.

Le juge manitobain de la communauté autochtone de St. Peter a été désigné le mois dernier pour relancer la Commission de vérité et de réconciliation.

M. Sinclair a reconnu, jeudi, que la Commission avait connu des débuts difficiles. Il s'est dit conscient qu'en l'espace d'une génération pourraient disparaître tous les gens qui ont travaillé dans ces pensionnats. En deux générations, environ 75 000 anciens étudiants pourraient aussi s'éteindre.

Le juge manitobain a pris part à une cérémonie spéciale, jeudi, en compagnie de deux nouveaux commissionnaires, Wilton (Willie) Littlechild et Marie Wilson.

Une nouvelle équipe a pris le relais après que des luttes intestines aient fait dérailler la commission en octobre dernier sous la gouverne du juge Harry LaForme.

M. Sinclair et son équipe s'attelleront à la tâche de recueillir des témoignages précieux sur les pensionnats qui étaient tenus par des catholiques, des anglicans, des presbytériens et des adeptes de l'Eglise Unie du Canada.

Le juge a reconnu que la commission suscitait beaucoup d'attentes de la part de la population. Sept assemblées se tiendront à travers le Canada et un rapport sera rédigé d'ici 2014.

La commission de 60 millions $ fait partie d'une entente compensatoire, l'une des plus importantes dans l'histoire du pays, devant s'élever à 4 milliards $.

Appelé à entendre des témoignages horribles de cas d'agressions physiques et sexuelles, le juge a promis de faire de son mieux pour ne pas laisser personne en plan. Il a fait valoir devant des anciens étudiants qu'il fallait apprendre la valeur du pardon.