Alors que le conflit de travail entre la Ville de Toronto et ses employés entre dans sa troisième semaine, les gens habitant à proximité des endroits où pourrissent des ordures font ce qu'ils peuvent afin de faire entendre leur voix.

Des responsables municipaux ont commencé, dimanche, à asperger de pesticides l'une des décharges temporaires les plus importantes, dans un parc du centre-ville, mais des résidants se disaient impuissants face à la situation.

«J'ai le sentiment qu'on nous tient en otages pour des raisons politiques», a affirmé Boris Steipe à proximité du parc Christie Pits, dont la patinoire est recouverte par des milliers de sacs d'ordures.

«Nous sommes pris au milieu du feu croisé entre de fortes personnalités et des organisations intransigeantes», a-t-il ajouté.

Les éboueurs font partie des quelque 24 000 employés municipaux qui sont tombés en grève, le 22 juin. Du coup, la collecte des déchets a cessé, tout comme de nombreux autres services municipaux.

Afin de faire face aux amoncellements de détritus, les autorités municipales ont ouvert plus de 20 parcs pour qu'ils servent de décharges temporaires, même si d'autres endroits, comme les aires de stationnement de la ville, étaient disponibles.

Les responsables du service de santé publique de Toronto ont ordonné à des inspecteurs de répandre un cocktail des pesticides et de désodorisant sur les détritus s'étant accumulés au parc Christie Pits.

Les inspecteurs se sont vu interdire l'accès au parc par des manifestants à au moins deux reprises, selon la Ville. Ils ont alors demandé et obtenu une injonction de la cour leur permettant de mener à bien leur tâche.

L'intervention du tribunal a été demandée afin de protéger la santé et d'assurer la sécurité de la population, a indiqué la porte-parole de la Ville, Patricia Trott.

«Le médecin hygiéniste a affirmé que lorsque les mesures sont appliquées correctement, il n'y a aucun risque pour la santé publique», a-t-elle déclaré.

Les deux parties ont indiqué que les négociations se poursuivaient.