Une pétition de 2200 employés - surtout des femmes - impatients de voir l'équité salariale être mise en application a été remise hier aux bureaux de Monique Leroux, présidente du Mouvement Desjardins. Au Mouvement Desjardins, on réplique que le dossier avance et qu'on arrivera à régler la question d'ici la fin de 2010.

«Ça fait depuis 2004 que ça traîne. Ça a pris deux ans, seulement pour former les comités», se plaint Ginette Geoffroy, membre de l'exécutif du syndicat affilié à la FTQ.Mme Geoffroy ne comprend pas pourquoi la question n'est pas réglée chez Desjardins, alors que le Mouvement se targue pourtant - notamment dans un communiqué de presse du 22 mai dernier - d'avoir été, dès 1996, «un des seuls employeurs privés à se prononcer en faveur de la Loi sur l'équité salariale».

«L'équité salariale, ça ne coûtera pas plus cher à Desjardins qu'aux autres entreprises. Peut-être 3% de la masse salariale, pas davantage», estime Mme Geoffroy, qui précise que 85% des 3500 membres de son syndicat sont des femmes.

Monique Leroux était en réunion et n'a pas pu recevoir les syndiqués venus lui porter leur pétition à ses bureaux du Mouvement Desjardins. Les manifestants ont plutôt été accueillis par André Chapleau, porte-parole de l'institution. «Je peux vous assurer que Mme Leroux prend ça très à coeur», a dit M. Chapleau.

Pour justifier la lenteur du processus à aboutir, M. Chapleau insiste sur le fait que «chaque caisse (populaire) est son propre employeur», ce qui fait qu'«il y a 400 employeurs chez Desjardins.»

Mais il reste que les catégories d'emploi sont plutôt semblables d'une caisse à l'autre et que tout n'est pas à réinventer d'une caisse à l'autre, soumet-on à M. Chapleau. À cela, il répond qu'il faut quand même coordonner des rencontres entre des gens qui habitent souvent aux quatre coins du Québec.

Au surplus, dit-il, dans certains cas, il n'y avait pas d'hommes avec lequel comparer les emplois. «Parfois, il fallait quasiment inventer un homme virtuel.»

Oui, le processus bureaucratique est long, admet-il, mais M. Chapleau dit que tout sera réglé à l'intérieur des délais prescrits par la loi (donc d'ici le 31 décembre 2010).