La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, se dit «très préoccupée» par les profondes restructurations qui touchent les médias et s'inquiète pour le droit du public à l'information, particulièrement dans les régions.

En entrevue dans le cadre du conseil confédéral de la centrale syndicale, mercredi, Mme Carbonneau s'est inquiétée, par exemple, des compressions budgétaires annoncées plus tôt cette semaine au quotidien La Presse, dont 13 millions $ qui devront provenir de concessions de la part des syndiqués. De plus, La Presse met fin à son édition du dimanche.

Mardi, c'est la ministre de la Culture et des Communications, Christine Saint-Pierre, qui avait exprimé ses inquiétudes quant au secteur des médias. La CSN a d'ailleurs rencontré la ministre à ce sujet.

Radio-Canada est également frappée par des compressions de personnel, alors que le Journal de Montréal et le Réveil vivent un lock-out.

«Il y a des restructurations vraiment partout, a dit Mme Carbonneau. On est dans une tourmente absolument épouvantable au Journal de Montréal, il y en a eu au Journal de Québec avant, là c'est La Presse. Je pense qu'il n'y a pas un média qui y échappe. On a connu la crise à TQS et on sent bien venir que dans les prochaines années, tout va être restructuration. On veut bien être de notre temps. On veut bien voir qu'il y a des choses qui évoluent, dans la vie, mais tout ne peut pas évoluer que dans le sens des intérêts financiers des entreprises de presse. Et il y a un droit fondamental à protéger, c'est celui du droit du public à l'information.»

Mme Carbonneau s'est aussi dite préoccupée de l'avenir du Conseil de presse et de la tendance à la convergence qui bouleverse plusieurs médias.

Selon elle, les gouvernements peuvent et doivent agir à plusieurs chapitres, notamment en assurant un meilleur financement et un renforcement du Conseil de presse. Elle ne croit pas que la solution soit dans l'autorégulation par les entreprises de presse elles-mêmes.

La dirigeante syndicale souhaiterait aussi une loi cadre sur les médias. «Il y a aussi la perspective d'avoir une loi qui devrait se repencher sur la question de la concentration, avec des seuils de concentration, identifier un certain nombre de situations potentiellement conflictuelles au niveau de la convergence. L'enjeu est trop important et la situation est trop galopante, dans le sens d'une détérioration, pour qu'on puisse attendre patiemment en se disant 'peut-être qu'il y aura un retour du balancier'.»

Elle note également que les régions sont frappées encore plus durement, voyant la diversité des voix diminuer par ces bouleversements médiatiques.