Les directeurs de la protection de la jeunesse du Québec ont enregistré cette année un peu plus de signalements d'enfants comparativement à l'an dernier.

Le bilan 2008-2009 des centres jeunesse du Québec, dévoilé lundi, fait état de 30 022 signalements d'enfants retenus comparativement à 29 771 l'an dernier.

D'année en année, le nombre de signalements augmente. Par exemple, en 2004-2005, ils avaient retenu 28 149 signalements; en 1994-1995, 24 946; et en 1979-1980, 21 979.

Les principaux motifs de signalements retenus sont la négligence, l'abus physique, le risque sérieux de négligence, les mauvais traitements psychologiques et les troubles de comportement sérieux.

Dans 30 pour cent des cas, le signalement a été fait par un employé d'un organisme travaillant auprès d'enfants, comme le milieu de garde, un centre des services sociaux, un médecin. C'était à peu près la même proportion en 2007-2008. Il importe de souligner que bien que 30 022 signalements aient été retenus, 69 705 signalements ont été faits.

Bon nombre des signalements qui n'ont pas été retenus ne l'ont pas été parce que les parents prenaient des moyens pour régler les problèmes, expliquent les DPJ dans leur rapport. Dans d'autres cas, les signalements n'ont pas été retenus parce que les faits rapportés ne justifiaient pas une intervention de la DPJ.

Trente ans

Les directeurs de la protection de la jeunesse ont profité de ce bilan 2008-2009 pour souligner les 30 ans de la Loi sur la protection de la jeunesse, adoptée en 1979.

Ils soulignent entre autres le fait que bien que le nombre d'enfants ait diminué depuis 1979, le nombre de signalements a crû. Ainsi, si 69 705 dossiers de signalement ont été traités en 2008-2009, il n'y en avait eu que 30 011 en 1979-1980, lors de l'adoption de la loi.

Pour ce qui est des signalements qui ont été retenus, on est passé de 21 979 à 30 022 durant ces 30 années.

Les directeurs de la protection de la jeunesse rappellent qu'à l'époque, on avait davantage recours au placement des enfants.

Aujourd'hui, plus d'un enfant sur deux qui est pris en charge par la DPJ demeure dans son milieu familial, puisque les nouvelles pratiques favorisent une intervention auprès de la famille, tout en maintenant l'enfant dans son milieu.

Aussi, en 1979, peu de signalements provenaient de membres de la famille, alors qu'aujourd'hui, un signalement sur cinq provient d'eux.

Cela «porte à croire que l'intolérance concernant la maltraitance des enfants fait désormais partie des valeurs de la société québécoise et qu'un rapport de confiance s'est établi envers le réseau de la protection de la jeunesse», écrivent les DPJ dans un communiqué qui accompagne leur bilan annuel.