Le rattrapage salarial des employés de l'Etat sera au coeur de la prochaine négociation des conventions collectives, a indiqué vendredi le front commun des chefs syndicaux.

«Les salaires sont une priorité», a lancé le président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Michel Arsenault, au terme d'une rencontre vendredi avec la présidente du Conseil du trésor, Monique Gagnon-Tremblay.

«Le salaire des employés de l'Etat a pris du recul comparativement au salaire de la majorité des Québécois et comparativement au salaire des salariés syndiqués (du secteur privé). Donc, il y aura du rattrapage à faire», a ajouté M. Arsenault.

Les organisations syndicales, qui représentent 475 000 syndiqués des secteurs public et parapublic, déposeront leurs demandes en octobre. Il est cependant acquis qu'elles revendiqueront des hausses salariales évaluées à 11,25 pour cent sur trois ans.

Le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Réjean Parent, convient qu'il sera nécessaire de «trouver des réserves», compte tenu de la situation budgétaire déficitaire du gouvernement et du contexte économique difficile.

Mais la question des salaires n'était pas à l'ordre du jour de la rencontre de vendredi qui se voulait une première prise de contact entre les leaders syndicaux réunis en front commun et la grande argentière de l'Etat à Québec.

Cordial, l'entretien a permis de mettre la table pour une négociation rondement menée, a estimé M. Parent, porte-parole du front commun.

«C'est un souhait partagé. Mme Gagnon-Tremblay souhaite qu'on puisse négocier rapidement et que l'on puisse s'entendre afin de s'éviter, pour une fois, grève et loi spéciale», a-t-il dit, en point de presse.

La rencontre avait pour objectif de signifier à la ministre que les syndiqués veulent entreprendre les pourparlers à l'automne dans l'espoir de boucler la négociation avant l'expiration, le 31 mars mars 2010, des conventions collectives décrétées par le gouvernement Charest.

«On ose rêver que l'on puisse terminer la négociation avec l'expiration de la convention et avoir de nouveaux contrats à cette date», a souligné le président de la CSQ, aux côtés de son homologue de la FTQ et de sa vis-à-vis de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Claudette Carbonneau.

Outre les grandes centrales que sont la CSN, la FTQ et la CSQ, le front commun regroupe le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec de même que l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux.

Il s'agit du premier front commun d'une telle envergure depuis 1972.