Des groupes représentant les intérêts des handicapés au Canada réclament l'égalité d'accès aux technologies.

Ils souhaitent par exemple que les téléphones cellulaires, les systèmes de divertissement et les électroménagers soient adaptés à leurs handicaps.

Selon la coordonnatrice du Conseil des Canadiens avec déficiences (CCD), Laurie Beachell, les nouvelles technologies peuvent aider les handicapés à devenir plus autonomes ou au contraire, leur occasionner une série de nouveaux obstacles.

Par exemple, un homme qui a perdu la vue lors de son enfance, John Rae, ne peut plus jouir des systèmes de divertissement à bord des avions depuis qu'ils utilisent un système d'écrans tactiles. Il estime qu'on lui a retiré son autonomie. Il considère également discriminatoire le fait que son ordinateur, adapté à son handicap, n'est pas en mesure de reconnaître certains formats communément utilisés pour transmettre des textes.

«Les fabricants de technologies et d'électroménagers continuent à mettre au point et à fabriquer des équipements et des technologies que l'on ne peut pas utiliser», a affirmé M. Rae.

Ainsi, certains groupes représentant les intérêts des handicapés demandent aux législateurs canadiens d'adopter une loi pour contraindre les entreprises à fabriquer des produits davantage accessibles aux handicapés.

A l'automne, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a tenu des audiences à ce sujet. Les différents groupes ont ainsi pu s'exprimer sur la nécessité d'améliorer l'accès à certains produits, comme les téléphones cellulaires.

Un porte-parole de Telus, Jim Johannsson, affirme que son entreprise de téléphonie cellulaire fait des efforts afin d'aider les handicapés. Par exemple, le service d'assistance annuaire de Telus fait davantage appel à la technologie de reconnaissance vocale. Selon M. Johannsson, son entreprise investit pour aider les handicapés lorsqu'elle est en mesure de le faire.

Le défi, dit-il, est de déterminer qui des gouvernements, des entreprises ou des individus devrait investir dans ce genre de technologie.

L'Ontario semble être la seule province canadienne à avoir adopté une loi allant dans ce sens.

Chaque année, au Canada, on estime que les handicapés dépensent environ 25 milliards $ pour la consommation de produits et de services.