Après s'être rongé les ongles pendant 10 jours, les producteurs de porcs soufflent enfin. Non seulement les Québécois n'ont pas boudé leurs produits à cause de l'éclosion de la grippe A(H1N1), mais voilà que les prix de la viande sont repartis à la hausse sur les marchés internationaux.

«La semaine dernière, on retenait notre souffle, on était très inquiets, a dit hier le président de la Fédération des producteurs de porcs du Québec, Jean-Guy Vincent. Depuis vendredi, tout le monde respire et on espère que le pire est passé.» La découverte du virus dans un troupeau de porcs en Alberta a semé l'inquiétude des éleveurs québécois, qui craignaient de faire les frais de la panique mondiale provoquée par la maladie. Une douzaine de pays, notamment la Russie, ont suspendu les importations de produits du porc canadiens.

Le mois de mai est d'habitude une période faste pour les éleveurs: les consommateurs achètent davantage de viande, car la météo leur permet de cuisiner au barbecue. Mais sur le marché de Chicago, qui dicte les prix de la viande de porc, la tension était palpable depuis quelques jours. Selon Jean-Guy Vincent, les 100kg de carcasse de porc, qui coûtaient 135$ il y a 10 jours, avaient chuté à moins de 120$ la semaine dernière.

«Mais vendredi, on a observé une hausse importante des prix, ce qui veut dire que l'optimisme est revenu sur le marché américain, a indiqué M. Vincent. Il devrait donc y avoir un effet bénéfique d'ici à la semaine prochaine.»

Les bouchers joints samedi ont confirmé que les consommateurs n'ont pas été effrayés outre mesure par la crise. Joe Prepszl, propriétaire de la Boucherie Fairmount, avoue avoir craint que la découverte d'un troupeau infecté ne plombe ses ventes. Mais il s'en est fort bien tiré. «Pour moi, rien n'a changé, a-t-il indiqué. Certains clients ont posé des questions, mais personne n'a vraiment manifesté d'inquiétude.»

Troupeau abattu

Pendant ce temps, 500 porcs de l'élevage où la grippe A(H1N1) a été découverte ont été abattus. Les autorités de cette province ont confirmé hier que les bêtes ont été mises à mort parce que l'éleveur ne peut les vendre, son entreprise ayant été mise en quarantaine.

Avec l'AFP