La découverte de la grippe A (H1N1) dans un troupeau de porcs albertains préoccupe les producteurs québécois, qui craignent de faire les frais de la panique mondiale provoquée par l'éclosion du virus.

Le président de la Fédération des producteurs de porcs du Québec, Jean-Guy Vincent, a multiplié les entrevues, hier, pour rassurer les consommateurs. Les risques de voir des porcs contaminés par la maladie chez nous sont infimes, a-t-il affirmé. Car les éleveurs ont adopté des mesures strictes pour empêcher la propagation du virus.

 

«On n'est pas indifférents à la situation car ça pourrait avoir un impact, a-t-il convenu. Mais à ce moment-ci, ce qui est important, c'est que les décisions d'achat des produits du porc soient basées sur les faits et non sur la peur.»

Une quinzaine de pays, dont la Chine et la Russie, ont déjà interdit ou restreint l'importation de produits du porc provenant des États-Unis et du Mexique. L'infection des bêtes albertaines - le premier cas de transmission des humains aux animaux - a amené la Chine à suspendre les importations en provenance de cette province hier soir.

Environ 220 porcs d'un troupeau de 2200 têtes ont commencé à montrer les symptômes de la grippe le 24 avril, dans un élevage albertain. Le troupeau, qui a été placé en quarantaine, a été contaminé par un travailleur qui avait séjourné au Mexique. Tant les bêtes que l'employé sont en voie de guérison.

Après cette découverte, l'Organisation mondiale de la santé a demandé à tous les pays d'adopter des mesures pour prévenir l'exposition humaine à des animaux malades. Et toute la journée d'hier, vétérinaires et producteurs ont assuré que la situation en Alberta ne comporte aucun risque pour les consommateurs.

Les autorités québécoises, elles, se font rassurantes.

«On sait que la viande de porc ne contient pas le virus de l'influenza, et la cuisson détruit les autres micro-organismes dans la viande», a indiqué la Dre Hélène Trépanier, vétérinaire au ministère québécois de l'Agriculture.

 

Affrontements au Caire

Des affrontements ont opposé hier dans la région du Caire des éleveurs de porcs à des policiers venus prendre leurs animaux dans le cadre de l'abattage de tout le cheptel porcin d'Égypte, décidé alors que la grippe dite porcine se propage dans de nombreux pays. Les heurts ont fait au moins 12 blessés parmi les forces de l'ordre et au moins huit chez les éleveurs, selon les services de sécurité. Plus tôt, de 300 à 400 habitants de Manchiyet Nasr, où vivent en majorité des chiffonniers coptes, avaient accueilli par des jets de pierres et de bouteilles les policiers dépêchés sur les lieux.

- Agence France-Presse