La Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal réclame au quotidien The Gazette qu'il exprime des remords pour avoir incité les Anglo-Saxons à détruire l'Hôtel du Parlement, à Montréal (alors capitale du Canada-Uni), il y a 160 ans.

Le président de la SSJB, Mario Beaulieu, estime aujourd'hui qu'alors que le journal traite souvent les Québécois d'intolérants ou de xénophobes, il aurait tout intérêt à faire lui-même amende honorable.Il serait cependant fort étonnant que le quotidien présente ses excuses ou ses regrets. L'éditeur de The Gazette, Alan Allnutt, a fait savoir à La Presse Canadienne que son journal n'avait aucun commentaire à formuler.

Le 25 avril 1849, des émeutiers exprimèrent leur colère en saccageant et en incendiant l'Hôtel du Parlement - alors en pleine session -, après que le premier ministre de l'époque, Louis-Hippolyte Lafontaine, eut fait adopter un projet de loi pour indemniser les gens du Bas-Canada dont les propriétés avaient été détruites durant la rébellion des années 1837 et 1838.

Plus tôt dans la journée, dans une édition spéciale, The Gazette avait exhorté les Anglo-Saxons à «vivre pour l'avenir» en faisant de leur sang et de leur race leur «loi suprême», les avait invités à un rassemblement sur la Place d'Armes (devant la Basilique Notre-Dame), et les avait appelés «au combat».

Entre 1200 et 1500 citoyens furieux se rendirent écouter quelques orateurs, dont Alfred Perry, qui demanda à la foule de le suivre jusqu'au Parlement. Celle-ci incendia alors l'immeuble de la place D'Youville.

La SSJB tiendra un point de presse et une commémoration, ce samedi à 13 h 00, sur les lieux mêmes du drame, en face du Centre d'histoire de Montréal (335, place D'Youville).