Des centaines de machinistes d'Air Canada manifestent bruyamment devant l'aéroport Pierre-Elliott Trudeau, pour y dénoncer haut et fort le «pillage dans leur fonds de pension.»

Près de 1000 membres de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (AIMTA) ont pris d'assaut le trottoir devant le niveau des départs. Des autobus scolaires remplis de manifestants débarquent sans relâche.

Les machinistes en colère viennent rappeler aux dirigeants de Gestion ACE aviation leur obligation de renflouer le fonds de pension des employés d'Air Canada, qui dépasserait à ce jour 3 milliards de dollars.

Les manifestants estiment mériter un meilleur sort, après avoir consenti à d'importants sacrifices en 2003, lorsqu'Air Canada s'était placée sous la loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.

Les employés avaient entre autres permis à Air Canada de rembourser sur une période de dix ans la dette accumulée dans leur fonds de pension.

Dans son plan de reconstruction, Air Canada avait créé une société de gestion -Gestion ACE aviation- pour gérer la crise.

La dissolution de cette société de gestion a été annoncée, mais les machinistes s'inquiètent de voir les ristournes de sa vente dans les poches des actionnaires et non dans celles des employés. «On veut que l'argent soit mis dans notre fonds de pension avant d'être redistribué aux requins», résume Marcel St-Jean, le président du syndicat des machinistes, qui représente 6000 membres.

Cet imposant coup d'éclat n'entrave pas le fonctionnement de l'aéroport.

La déserte pour accéder au niveau des départs est légèrement perturbée par la présence des manifestants. Des agents de sécurité de l'aéroport ont pris le contrôle de la circulation. «Tous les employés présents manifestent en dehors de leurs heures de travail. La moitié d'entre eux sont des retraités», assure M. St-Jean.

Parmi les manifestants, le machiniste Daniel Daigle estime avoir fait largement sa part pour aider Air Canada à se relever durant sa période de crise. «Et maintenant, ils veulent redistribuer l'argent de nos concessions aux actionnaires!», peste l'employé.

Plusieurs employés dénonçaient du même souffle les emplois donnés en sous-traitance au Salvador.

Les employés devraient cesser de manifester vers 17h30.