Fini les vacances de luxe aux Bahamas en compagnie d'entrepreneurs importants pour Michel Arsenault. Le président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) promet de mieux respecter le devoir de réserve que lui imposent ses fonctions afin d'éviter de se retrouver de nouveau dans une situation d'apparence de conflit d'intérêts.

«Ce qui va changer, c'est la façon dont je vais gérer mes activités personnelles afin que le devoir de réserve qu'exige mon poste soit le mieux respecté, et cela, avec qui que ce soit», écrit Michel Arsenault dans une lettre ouverte publiée dans les pages de La Presse.

«Je réalise la mince frontière, ténue, entre la perception d'un geste, d'un comportement, et la réalité», ajoute-t-il.

Le président de la FTQ, Michel Arsenault, s'est retrouvé sur la sellette la semaine dernière quand ses liens avec l'un des plus importants entrepreneurs en construction de la province, Tony Accurso, ont été dévoilés par les médias. Michel Arsenault et l'ex-président de la FTQ-Construction, Jean Lavallée, ont passé une semaine aux Bahamas, en décembre dernier, sur le luxueux bateau de M. Accurso. «L'homme public que je suis devenu en accédant à ces fonctions comprend que ses moindres faits et gestes soient scrutés à la loupe, y compris ses vacances. Je l'accepte en toute humilité», écrit M. Arsenault.

Michel Arsenault affirme qu'il regrette le tort que ses liens avec M. Accurso auraient pu causer à la crédibilité du Fonds de solidarité de la FTQ, dans lequel plus d'un demi-million de Québécois ont investi des économies. «Ce qui me chagrine au plus haut point dans toute cette histoire, ce n'est pas l'image publique qui est projetée de ma personne, mais bien plutôt celle qui pourrait viser à entacher la réputation de la FTQ et du Fonds de solidarité.»

Michel Arsenault insiste par ailleurs sur le fait que, bien que le conseil d'administration du Fonds de solidarité soit constitué d'une majorité de membres issus de la FTQ, aucun d'entre eux ne fait partie du comité de vérification du Fonds, par souci d'indépendance. «Le Fonds n'est pas et ne peut être le joujou financier de la FTQ», assure-t-il.