Les Forces armées canadiennes doivent accentuer leur supervision des installations d'entraînement et des centres familiaux situés sur les bases militaires à travers le pays, selon une enquête de la police militaire qui a révélé un degré alarmant d'agressions sexuelles commises sur de jeunes gens par des membres plus âgés des forces armées.

Dans un rapport préliminaire obtenu par La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, des représentants de l'unité des renseignements criminels disent que les agressions sexuelles contre des jeunes représentent plus de la moitié des cas d'agressions sexuelles rapportées. C'est «une source de préoccupation», mentionne le rapport de 15 pages, rédigé dans le cadre du programme de renseignements criminels de la police militaire.

Cela confirme la pertinence de continuer à appliquer des mesures rigoureuses de lutte contre les agressions sexuelles impliquant des enfants, indique le rapport. Celui-ci ajoute qu'une supervision améliorée, assurée par des adultes, des événements pour enfants impliquant les cadets et les Centres de ressources pour les familles de militaires pourrait être utile.

L'âge moyen des agresseurs militaires et civils se situait entre 27 et 31 ans, tandis que les victimes étaient âgées dans certains cas d'à peine 12 ans.

La majeure partie des incidents survenus entre 2004 et juin 2008 se sont produits sur des bases terrestres et 98 pour cent des agresseurs étaient des hommes, pour la plupart des militaires. Des cadets et des civils représentaient 14 pour cent des individus accusés d'agressions sexuelles.

La majorité des victimes - 34 pour cent - étaient extérieures aux Forces armées. Des militaires représentaient 19 pour cent des victimes, des cadets, 17 pour cent et des jeunes, 30 pour cent.

En tout, 219 incidents ont été rapportés à la police militaire, mais il y en a probablement plus parce que tous les cas ne sont pas signalés et que certains ont pu être traités par la police civile. Les incidents allaient des contacts sexuels à la corruption d'enfant en passant par l'agression sexuelle armée, l'agression sexuelle grave, le proxénétisme et la possession de pornographie infantile.

Selon le rapport, cette augmentation du nombre de cas pourrait être le résultat d'un effort accru de la part du gouvernement et des forces de l'ordre pour surveiller internet.

Personne, au ministère de la Défense, n'était disponible pour commenter ces informations.