Un Montréalais coincé au Soudan après avoir été lavé de tout soupçon le liant à des organisations terroristes a déposé une plainte contre le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).

Toutefois, l'organisme chargé de surveiller les activités du SCRS affirme qu'il pourrait ne pas avoir l'autorité nécessaire pour mener une enquête complète sur cette affaire.

Abousfian Abdelrazik, un citoyen canadien qui a de la famille à Montréal, a été arrêté au Soudan en 2003 lorsqu'il visitait sa mère malade. Aucune accusation n'a cependant été déposée contre lui. Il soutient que des agents du SCRS et du FBI l'ont interrogé.

Les autorités soudanaises l'ont relâch, et la Gendarmerie royale du Canada a dit qu'il n'existait aucune information le liant à des activités criminelles.

Etant dans l'impossibilité de prendre l'avion parce que son nom figure sur une liste noire de sécurité de l'Organisation des Nations unies, M. Abdelrazik demeure coincé à l'ambassade du Canada à Khartoum.

Insatisfaits des explications fournies par le SCRS sur son rôle dans cette affaire, les avocats de M. Abdelrazik ont porté plainte en son nom auprès du Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité, organisme qui surveille les opérations du SCRS.

Dans sa réponse, datée du 13 février, le comité de surveillance a indiqué son intention de déterminer si une enquête sur cette affaire relevait de sa compétence. Le comité évaluera, entre autres choses, sa «capacité à mener une enquête complète sur les actions du SCRS, étant donné l'implication alléguée d'un autre ministère ou d'autres pays».

Selon un des avocats de M. Abdelrazik, Paul Champ, un organisme chargé de surveiller les activités du SCRS de même que celles des autres agences devrait exister pour pouvoir obtenir toute la vérité.