La GRC a reconnu, jeudi, qu'une opération de recherche aurait dû être déclenchée aussitôt qu'elle a été informée du signe de détresse tracé sur le flanc d'une montagne en Colombie-Britannique, là où deux skieurs québécois étaient portés disparus.

Un couple de Québecois se trouvait à l'extérieur des pistes d'une station de ski de Revelstoke depuis neuf jours lorsqu'il a été découvert. La femme était toutefois déjà décédée.

Le couple avait pensé à tracer le symbole SOS dans la neige. Celui-ci a été vu et rapporté à la police, mais la décision d'entreprendre une opération de recherche n'a été prise que trois jours plus tard, lorsque l'homme a été aperçu appelant à l'aide sur la montagne.

En conférence de presse à Golden, en Colombie-Britannique, jeudi, le caporal Dan Moskaluk a expliqué que la Gendarmerie avait contacté la station de ski Kicking Horse, située aux environs du symbole SOS, dès qu'elle en ont été informée, le 21 février.

La station de ski a toutefois répondu qu'elle ne comptait pas de skieurs manquant à l'appel ou en retard parmi ses clients. La GRC donc décidé de ne pas mener de recherches dans la région.

«C'est une erreur de la part de la GRC de ne pas avoir lancé de recherches», a reconnu le caporal Moskaluk, lors de la conférence de presse.

Il annoncé qu'une enquête indépendante sera menée afin de déterminer pourquoi les recherches ont été déclenchées aussi tardivement.

Gilles Blackburn, 50 ans, a quitté l'hôpital après avoir été traité pour des engelures et il est en route pour le Québec. Une autopsie sera bientôt pratiquée sur le corps de son épouse, Marie-Josée Fortin, qui était âgée de 44 ans.

Les problèmes de Gilles Blackburn et de sa femme ont commencé le 15 février, lorsqu'ils ont décidé de délaisser les pistes de la station de ski où ils faisaient une randonnée.

Le couple, qui selon la police n'était pas préparé pour faire du ski de randonnée en hors-pistes, a rapidement constaté qu'il était mal pris, mais il était trop tard pour rebrousser chemin.

Le caporal Moskaluk a affirmé que la police ne pouvait pas confirmer ce qui s'était précisément produit au cours des jours qui ont suivi. Des informations fournies par la station de ski, une compagnie de ski héliporté et les autorités en recherche et sauvetage ont cependant permis de reconstituer la trame des événements qui ont mené à l'opération de sauvetage.

Le 17 février, soit deux jours après que le couple se soit perdu, un premier SOS et des traces de skis ont été aperçus dans la neige par un accompagnateur de ski qui était en randonnée mais qui ne travaillait pas.

L'accompagnateur a rapporté ce qu'il avait vu à son employeur, Purcell Helicopter Skiing, qui a à son tour informé la station de ski. Cette dernière a transmis l'information aux autorités en recherche et sauvetage, mais aucune opération de recherche n'a été lancée.

Le 21 février, des skieurs ont vu deux autres SOS et ils ont à nouveau averti la compagnie Purcell Helicopter Skiing, qui cette fois-ci a alerté le poste de la GRC de Golden.

Il a toutefois fallu attendre qu'un groupe de skieurs d'héliski en excursion voit depuis les airs Gilles Blackburn appeler à l'aide en faisant des signaux avec ses bras, le 24 février, pour que la police lance les recherches.

«C'est un incident tragique parce qu'en raison d'une série d'événements, des informations limitées ont été reçues par plusieurs organismes, notamment la GRC, ce qui a engendré de la confusion quant au déclenchement d'opérations de recherche et sauvetage», a admis le caporal Moskaluk.