Amnistie internationale presse le premier ministre canadien Stephen Harper de demander le rapatriement d'Omar Khadr, au moment où d'autres détenus de la prison de Guantanamo souhaitent obtenir la permission de venir s'installer au Canada.

L'organisation doit remettre mercredi une lettre à M. Harper, dans laquelle elle indique que la visite prochaine du président Barack Obama au Canada sera l'occasion idéale de discuter du cas Khadr.

Omar Khadr, âgé de 22 ans, est accusé d'avoir tué un soldat américain en Afghanistan alors qu'il avait 15 ans.

Stephen Harper a toujours refusé d'intervenir en sa faveur, mais M. Obama a ordonné la fermeture de la prison de Guantanamo et suspendu les audiences des commissions militaires au moins jusqu'à la mi-mai.

La fermeture prochaine de la prison a poussé les États-Unis à demander à des dizaines de pays d'accueillir certains des 245 détenus qui ont été blanchis de tout soupçon de terrorisme.

Six détenus ont ainsi demandé de venir s'installer au Canada, incluant trois membres d'un groupe minoritaire musulman du nord-ouest de la Chine (ouïgours).

«La décision ultime sera une décision politique, a indiqué l'avocate Seema Saifee, qui représente deux des détenus ouïgours. Le Canada peut montrer aux Etats-Unis qu'il est prêt à prendre les devants et à aider le président Obama. Ce serait un magnifique geste de bonne volonté.»

Le sénateur libéral Colin Kenny croit pour sa part que les Etats-Unis devraient eux-mêmes s'occuper de nettoyer les dégâts de Guantanamo. «Je n'ai pas beaucoup de sympathie pour les Américains qui ont créé cette prison», a-t-il dit, ajoutant toutefois qu'Omar Khadr, en tant que citoyen canadien, devrait être rapatrié au Canada.

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a affirmé mardi qu'aucun processus de rapatriement n'était en cours pour Khadr.

«Nous continuons de surveiller attentivement la situation, incluant les travaux du comité américain formé pour étudier le sort des détenus de Guantanamo, dont fait partie M. Khadr», a dit Alain Cacchione.

Les principaux partis du Parlement européen ont demandé à l'Union européenne, mardi, d'accepter sur son territoire environ 45 détenus de la prison de Guantanamo.