Même si «les Français y ont mangé une moyenne claque», la célèbre bataille des plaines d'Abraham doit être commémorée en 2009, croit l'organisme fédéral chargé de souligner le 250e anniversaire de l'affrontement historique.

En dépit des critiques, la Commission des champs de bataille nationaux demeure déterminée à présenter l'été prochain une reconstitution de la bataille, au cours de laquelle 2000 à 3000 figurants incarneront les troupes de Louis-Joseph de Montcalm et de James Wolfe sur les lieux même de la débâcle française.

«Les historiens nous disent qu'on ne peut pas passer à côté de la bataille des Plaines parce que dans l'histoire de l'Amérique et de l'Europe, elle s'inscrit comme l'une des batailles majeures», a affirmé vendredi le président de la Commission, André Juneau, lors d'un entretien accordé à La Presse Canadienne.

Plusieurs voix s'élèvent cependant contre ce projet de reconstitution de l'histoire. Nombre de nationalistes jugent inacceptable de «célébrer» la défaite de la Nouvelle-France aux mains des Anglais. Le Réseau de résistance du Québécois, un regroupement d'indépendantistes, promet «une grande manifestation» l'été prochain à Québec pour perturber les activités de commémoration. «C'est de la propagande fédérale», a fulminé le vice-président du RRQ, Pierre-Luc Bégin.

Le président de la Centrale des syndicats du Québec, Réjean Parent, partage la même indignation. «Il est aussi illogique de demander au peuple québécois de commémorer la pire défaite de son histoire que de demander au peuple français d'en faire autant pour souligner leur défaite contre l'Allemagne nazie (en 1940)», a-t-il argué dans un communiqué.

Mais pour le président de la Commission des champs de batailles nationaux, les Québécois sont parfaitement en mesure de faire face à leur histoire. «Je suis conscient qu'on a mangé une moyenne claque en 1759, en 1760 puis en 1763, mais on s'est relevé de ça, après 250 ans», a fait valoir M. Juneau.