La macabre frénésie causée par le meurtre sordide de Jun Lin, présumément par Luka Rocco Magnotta, a causé tout un branle-bas de combat policier ce matin dans Notre-Dame-de-Grâce, où ce qui semblait être un pied humain avait été trouvé en pleine rue Saint-Jacques. Il s'est finalement avéré qu'il s'agissait d'un pied en... plastique.

Vers 7h35, une citoyenne appelle le SPVM. Elle dit avoir découvert un bout de pied humain sur la chaussée, entre deux voitures stationnées, près de la rue Connaught.

Au lendemain d'une conférence de presse au cours de laquelle le commandant de la section des crimes majeurs de la police Denis Mainvile a annoncé qu'il manquait toujours un pied et une main droits à Jun Lin, c'est tout un déploiement policier qui s'est mis en branle dans ce secteur résidentiel et paisible.

Les premiers policiers sur les lieux ont placé un cône sur le pied noirci qui semblait avoir été tranché de manière à ce qu'il y manque le talon.

De nombreux enquêteurs ont été dépêchés sur les lieux, ainsi que des techniciens en scène de crime.

Tous étaient perplexes. Mardi, la police de Vancouver a annoncé que deux écoles de son territoire ont reçu par la poste un pied et une main. Même si l'identité du propriétaire de ces membres reste à être déterminée, les spéculations allaient bon train, étant donné ce qu'il reste à trouver de la dépouille de Jun Lin. On se retrouvait alors avec un troisième pied...

«Il faut d'abord analyser si le pied de Vancouver et celui de ce matin sont des pieds complets, ou s'ils pourraient être les morceaux d'un même membre. Ou deux pieds tout à fait sans lien», déclarait à ce moment le commandant de la section des relations avec les médias Ian Lafrenière, qui traitait cette découverte avec grande prudence.

Vers 9h, les enquêteurs se sont approchés du cône et l'ont soulevé pour inspecter le membre.

Leur verdict a été rapide et sans appel. Le pied était faux.

«Il s'agit d'un pied en plastique malléable. Dans le genre de ce qu'on pourrait peut-être trouver dans une section d'articles d'Halloween dans une boutique», a expliqué l'agent Yannick Ouimet, porte-parole du SPVM.

Il a expliqué que le pied était d'une forme très réaliste, et que la proximité avec le secteur de Côte-des-Neiges où Magnotta aurait démembré Jun Lin pouvait avoir laissé supposer un lien entre les deux.

Mais l'enquête ne s'arrête pas là, même si aucun lien avec le crime dont Magnotta est accusé et le faux pied ne peut être fait. Les techniciens de la section de l'identité judiciaire ont récupéré le pied de plastique pour tenter d'en déterminer la provenance. Ils verront s'ils peuvent y relever des empreintes.

«S'il s'agit d'une blague, dans le contexte, elle n'est pas du tout appropriée et nous tenterons d'en retracer l'auteur», a poursuivi l'agent Ouimet.