Richard Henry Bain, entre autres accusé d'avoir abattu un homme lors de la soirée de victoire du Parti québécois le 4 septembre, craignait qu'un résultat électoral différent d'une victoire libérale puisse lui nuire financièrement, selon ce qu'ont indiqué des proches.

Selon l'un d'eux, l'homme âgé de 62 ans avait peur qu'une victoire péquiste ait un impact négatif sur l'avenir de son entreprise.

Cet individu, un bon ami ayant requis l'anonymat, a affirmé que Richard Henry Bain était convaincu d'être près de réussir à obtenir une aide financière essentielle qui lui permettrait entre autres de transformer son camp de pêche pour y offrir de l'hébergement.

Pendant des années, le gouvernement du Québec a maintenu un moratoire sur l'émission de permis de pourvoiries. Plusieurs demandes de l'accusé pour obtenir les autorisations nécessaires ont d'ailleurs été refusées.

Selon l'ami de Richard Henry Bain, ce dernier était convaincu qu'en vertu de ses contacts chez les libéraux, il pourrait rencontrer un membre influent du gouvernement de Jean Charest après les élections.

Les troupes libérales ont cependant pris le chemin des banquettes de l'opposition.

«Il croyait avoir trouvé un moyen d'obtenir un permis en faisant appel aux libéraux», a laissé entendre l'ami de Richard Henry Bain, qui le connaît depuis plusieurs années.

Au dire d'un responsable de la ville de La Conception, dans les Laurentides, où demeurait l'accusé, l'homme venait de recevoir, quelques heures avant le drame du Métropolis à Montréal, une note l'informant que sa demande pour un permis de pêche sur glace avait été rejetée.

Richard Henry Bain fait face à 16 accusations, dont celle de meurtre prémédité, en lien avec la fusillade survenue à quelques mètres seulement de l'endroit où la première ministre élue Pauline Marois prononçait son discours de victoire.

L'accusé a déjà exprimé un intérêt envers la politique partisane, affirme le maire de La Conception, Maurice Plouffe, qui dit se rappeler du moment où l'homme d'affaires a tenté de lui vendre un billet de participation à un événement de financement du Parti libéral du Canada (PLC), il y a environ deux mois.

M. Plouffe dit avoir rappelé à Richard Henry Bain que ses demandes de permis tombaient sous le coup de la juridiction provinciale, et que les libéraux fédéraux ne détenaient de toute façon plus beaucoup d'influence au Québec, et particulièrement dans cette région du nord-ouest de Montréal.

Un autre proche de Richard Henry Bain, Claude David, un propriétaire de garage qui connaissait l'accusé depuis plus de trente ans, a indiqué que le tireur présumé avait reçu une prescription de médicaments pour traiter des problèmes de santé mentale.

M. David dit avoir évité de discuter politique avec l'accusé au cours des dernières années, puisque celui-ci se lançait dans de longs discours passionnés sur le sujet.

Richard Henry Bain est détenu en attendant la suite des procédures judiciaires.

Les procureurs ont révélé qu'il possédait légalement près de 20 armes à feu et transportait cinq d'entre elles lorsqu'il a tenté d'entrer au Métropolis lors de la soirée électorale.