Le jury n'a délibéré que quelques heures avant de déclarer Selehe Rashid Othman, élève de 32 ans originaire de Tanzanie, coupable du meurtre au deuxième degré de sa conjointe, Elena Prekatsounakis, hier matin à Montréal.

La femme de 25 ans a été tuée de 23 coups de couteau à la gorge et à la tête, après une dispute, le 8 mars 2011, dans le logement du 4780, rue Sainte-Catherine Est, à Montréal. Après le drame, M.Othman avait sauté d'une fenêtre du troisième étage pour s'enfuir, mais il avait été arrêté peu après. Il avait le sang de la victime sur lui. Au procès, il a présenté une défense de provocation. La femme l'avait insulté en le traitant notamment de «maudit singe». Le jury a toutefois estimé qu'il s'agissait d'un meurtre non prémédité, comme l'alléguait le ministère public, représenté par Me Hélène Di Salvo. Le jury a recommandé qu'on fixe à 17 ans le temps que l'accusé devra passer en prison avant d'être admissible à une liberté conditionnelle.

Suggestion commune

Le minimum pour un meurtre au deuxième degré est de 10 ans. Me Di Salvo, de même que Me Julie Vincent, en défense, ont toutefois fait une suggestion commune de 13 ans au juge Martin Castonguay.

Le père de la victime, Stelianos Prekatsounakis, a témoigné hier de la grande peine qui l'afflige depuis la perte de sa fille, dans des circonstances aussi tragiques. M.Othman s'est adressé au juge lui aussi, et a offert ses condoléances à la famille. Il a demandé pardon. Il a indiqué qu'il avait perdu la maîtrise de lui-même et qu'il était instable mentalement au moment du drame. «Elena, je l'aimais et je continue de l'aimer», a-t-il dit dans sa langue. Un interprète traduisait en français. L'homme serait arrivé au Canada il y a quelques années pour étudier au collège LaSalle. Il travaillait aussi dans un restaurant.

Le juge rendra sa décision le 29 juin.