Même si plus de 80% des automobilistes y sont toujours favorables, l'appui aux radars photo et aux systèmes de surveillance des feux rouges mis en place au Québec l'an dernier s'est un peu effrité, selon un sondage mené pour le ministère des Transports du Québec (MTQ).

Ce sondage réalisé par la maison SOM en septembre 2009 révèle que les automobilistes québécois sont un peu plus nombreux à douter de l'efficacité de ces appareils pour améliorer le bilan routier. Ils sont aussi moins enthousiastes dans leur appui qu'ils ne l'étaient à l'annonce de leur implantation.

L'appui des automobilistes aux radars photo a ainsi glissé de cinq points (de 86% à 81%) entre février et septembre 2009, un écart que les analystes de SOM

jugent significatif.

Perceptions plus nuancées

Par ailleurs, les répondants au sondage demeurent largement favorables (84%) aux appareils de surveillance aux feux rouges, «même si les perceptions sont plus nuancées aujourd'hui».

Les sondeurs notent ainsi que le nombre des automobilistes qui estiment que ces appareils sont «très efficaces» pour réduire les risques d'accident aux intersections a chuté de 15 points (de 43% à 28%).

La majorité des répondants considère que ces dispositifs sont «assez efficaces», sans plus.

En revanche, le nombre des automobilistes qui croient peu ou pas du tout à leur efficacité ne varie pas de façon significative ; il est passé de 13 à 15% en six mois.

En février 2009, le MTQ a annoncé l'implantation de 15 de ces dispositifs de surveillance dans trois régions ciblées, soit l'île de Montréal, la Montérégie et la région de Chaudière-Appalaches. Les automobilistes étaient alors très majoritairement en faveur de ces systèmes : 86% se disaient favorables aux radars photo et 87% appuyaient les systèmes de surveillance aux feux rouges.

Les 15 stations de surveillance ont été mises en fonction le 19 mai. Pendant trois mois, les infractions enregistrées par les appareils n'ont valu aux conducteurs fautifs que des avis, sans amendes. Depuis le 19 août, l'expérience pilote de 18 mois est officiellement en cours, et les délinquants doivent payer l'amende.

Le sondage SOM a été réalisé entre le 2 et le 17 septembre derniers, soit dans les semaines qui ont suivi l'entrée en vigueur des amendes.

«Cela n'explique pas tout, évidemment, observe le sondeur, mais la baisse de popularité des radars photo pourrait être attribuable en partie à l'irritabilité des contrevenants d'hier et d'aujourd'hui.»

Ignorance

Le sondage SOM révèle par ailleurs qu'une grande partie des répondants connaissent mal les conséquences des infractions signalées par les radars photo et les systèmes de surveillance des feux rouges.

En effet, plus de la moitié (55%) des automobilistes interrogés croyaient que ces infractions entraînaient l'inscription de points d'inaptitude à leur dossier. Seulement 33% des répondants savaient que ce n'est pas le cas.

Par ailleurs, près d'un répondant sur deux (45%) ignore que si quelqu'un reçoit un constat pour une infraction commise avec son véhicule par une autre personne, il peut faire acheminer le constat à cette personne.

- Avec la collaboration de William Leclerc