Thomas Vernis, ce jeune restaurateur du Vieux Montréal qui a fui les lieux après être entré en collision avec le scooter conduit par François Dumouchel (DJ Euterke), a présenté ses excuses à la famille de la victime, vendredi, au palais de justice de Montréal.

«Ça fait 18 mois, je vis avec ça quotidiennement... Je vous offre mes regrets les plus sincères», a-t-il dit en regardant la famille, assise dans la première rangée de la salle. Vendredi, on en était au stade des plaidoiries sur la peine, puisque dans cette affaire, Vernis a plaidé coupable en juillet dernier à une accusation de délit de fuite ayant causé la mort.

Me Jean Cordeau, qui représente l'accusé, a suggéré vendredi une peine de 12 mois à purger dans la collectivité. Le procureur de la Couronne John-Denis Gerols ne s'oppose pas à une peine dans la collectivité, mais il pense que celle-ci devrait être «assez longue.» Une telle peine doit obligatoirement être inférieure à deux ans. Les deux parties suggèrent en outre d'imposer une interdiction de conduire et des travaux communautaires. Le juge Jean-Pierre Boyer a pris le tout en délibéré et rendra sa décision le 20 mai.

Le drame est survenu vers une heure, la nuit du 28 juin 2008, dans une zone où la limite de vitesse est de 50 km/h. François Dumouchel, alias DJ Euterke, filait en scooter sur la rue Saint-Laurent en direction nord, tandis que Vernis roulait vers l'ouest sur la rue Villeneuve. Ils se sont percutés au milieu de l'intersection. Dumouchel, 36 ans, n'a eu aucune chance. Il serait mort pratiquement sur le coup. Sa monture est restée coincée sous la Jeep Wrangler de Vernis, qui a poursuivi sa route sans s'arrêter. Au bout de 600 mètres, Vernis a stoppé, a reculé pour dégager les débris, puis est reparti. Il a été arrêté quelques heures plus tard.

Apparemment, Vernis ne roulait pas vite, et selon un témoin, c'est la victime qui a grillé le feu rouge. Des traces d'alcool et de cocaïne ont été retrouvées dans le corps de la victime. Aucun prélèvement n'a pu être réalisé sur l'accusé, car il s'était écoulé trop de temps, entre l'accident et son arrestation. Son avocat a insisté, vendredi, sur le fait que l'alcool n'était pas en cause, et que la fuite de son client est imputable à la panique.

Thomas Vernis est propriétaire du Santos, un café lounge du Vieux Montréal. Il est le fils du fondateur des magasins Old River, Édouard Vernis. Ce dernier, qui habite en Suisse, assistait à l'audience, vendredi.