La Gendarmerie royale du Canada (GRC) affirme que Wiebo Ludwig a été arrêté dans l'intérêt de la sécurité publique, même si la Couronne a jugé les éléments de preuve rassemblés insuffisants pour que des accusations soient portées relativement à une demi-douzaine d'attentats à la bombe commis ces deux dernières années contre des canalisations de gaz naturel du nord-est de la Colombie-Britannique.

«Nous pensions qu'il existait un risque important pour la sécurité publique, en particulier dans le secteur de Dawson Creek», a affirmé dimanche Tim Shields, porte-parole de la GRC en Colombie-Britannique, lors d'un entretien téléphonique.

M. Ludwig a été arrêté vendredi et a passé la nuit en cellule, alors que la police continuait de rassembler des éléments de preuve. Il a cependant été relâché tôt samedi, sans que des accusations n'aient été portées contre lui.

M. Shields a indiqué dimanche que la police avait recueilli de nouveaux éléments de preuve à présenter aux procureurs de la Colombie-Britrannique, auxquels il reviendra de décider si des accusations seront portées ou non.

«Nous avons obtenu au cours des 48 dernières heures de nouvelles preuves que nous soumettrons au procureur de la Couronne et nous croyons que ces preuves sont importantes», a-t-il déclaré en entrevue.

«Au bout du compte, ce sera à la Couronne de déterminer si une accusation criminelle est justifiée ou non», a ajouté le porte-parole de la GRC.

Entre-temps, la GRC continue de passer au peigne fin la ferme de M. Ludwig en Alberta, à la recherche d'indices.

Une femme présente à la propriété de M. Ludwig a confirmé lors d'un entretien téléphonique, dimanche, qu'une douzaine d'agents de la GRC poursuivaient leurs investigations sur la ferme collective, qu'occupent plus de 50 personnes.

M. Shields a de son côté affirmé que les recherches pourraient se poursuivre pendant encore quelques jours. Le mandat dont dispose la GRC, à la recherche d'éléments de preuve tels que des explosifs, lui permet de fouiller la propriété pendant cinq jours, soit jusqu'à mardi.

Il a été impossible dimanche de contacter M. Ludwig afin de savoir ce qu'il entendait faire à la suite de sa remise en liberté. Il a déjà été reconnu coupable d'avoir fait exploser des puits de gaz sulfureux en Alberta et a purgé les deux tiers d'une peine de 28 mois de prison.

L'homme de 68 ans a toutefois indiqué au réseau anglais de Radio-Canada avoir été interrogé pendant plusieurs heures, vendredi, avant d'avoir été remis en liberté. Il a ajouté que les enquêteurs l'avaient comparé à l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, emprisonné alors qu'il luttait contre l'apartheid.

L'avocat de Ludwig a affirmé que son client s'était fait dire qu'il serait accusé d'extorsion relativement à six attentats à la bombe perpétrés contre des canalisations de gaz naturel, dans le cadre desquels des lettres ont été envoyées à la société EnCana, de Calgary, afin qu'elle cesse ses activités dans le secteur de l'énergie.