L'un des rares prévenus de l'opération SharQc à avoir recouvré la liberté, le motard à la retraite John Coates, du chapitre de Sherbrooke des Hells Angels, est de retour en prison pour avoir proféré des menaces contre des locataires d'un immeuble appartenant à sa femme, à Lennoxville.

La police de Sherbrooke a arrêté Coates alors qu'il circulait en voiture. En le fouillant, les policiers ont découvert une liste comptable liée à de l'équipement utilisé dans la culture de marijuana en serre. Avec sa femme, Maryse Lauzon, également accusée de menaces de mort, il a comparu mardi devant le juge Conrad Chapdelaine, de la Cour du Québec, à Sherbrooke.

 

Hier, après une autre brève comparution, les avocats de la poursuite, Me Stéphanie Landry, du Bureau de lutte au crime organisé (BLACO), et de la défense, Tom Walsh, ont convenu de procéder à l'enquête sur cautionnement aujourd'hui. En plus des accusations de menaces, Coates est accusé d'avoir manqué aux conditions de sa mise en liberté dans le dossier SharQc.

Comme près de 110 autres membres et associés des Hells Angels, Coates fait face depuis avril dernier, à Montréal, à des accusations concernant une série de «meurtres par association» commis durant la guerre des motards. En même temps que cinq de ses anciens «frères» également à la retraite, il avait obtenu une liberté sur cautionnement, en août dernier. En ce qui le concerne, Coates a dû verser 5000$ à la Cour et donner une garantie hypothécaire de 50 000$ sur un immeuble de la rue Queen, à Sherbrooke.

Selon la dénonciation déposée au palais de justice de Sherbrooke, l'histoire de menace remonte au 7 novembre. Coates et sa femme s'en seraient pris à des locataires qui s'étaient plaintes d'un autre résidant de l'immeuble. Les deux femmes ont même fait une déposition à la police, ce qui n'a pas eu l'heur de plaire à Coates et à sa femme.

Pas un vrai membre

Âgé de 43 ans, Coates a quitté les rangs des Hells Angels à la fin de l'été 2002, après avoir appris qu'il n'en deviendrait jamais membre en règle. Après des années dans le gang de Sherbrooke, il s'était vu offrir une veste de recrue du nouveau chapitre de London, en Ontario, mis sur pied à la fin des années 90.

Le nom de Coates était revenu à quelques reprises dans des enquêtes sur le trafic de drogue avant qu'il soit arrêté au cours de l'opération SharQc, le 15 avril dernier. Les policiers ont trouvé chez lui une machette, deux contenants de gaz poivre et une fiche comptable.

Le ministère public conteste la décision de la Cour supérieure de libérer Coates et les cinq autres retraités des Hells Angels. La cause devrait être entendue sous peu en Cour d'appel. Depuis, huit autres accusés se sont adressés à la Cour supérieure dans l'espoir d'obtenir eux aussi leur élargissement. Hier, le juge James Brunton a fixé l'enquête au 11 janvier prochain. Elle se tiendra au Centre de services judiciaires Gouin et devrait durer au moins trois semaines.