Emprisonné depuis 2006, Patrick Lock a tenté de démontrer sa bonne foi en participant à un programme de réinsertion sociale, mais il s'y est pris trop tard: son passé est lourd, et sa loyauté envers les Hells Angels est encore très forte. Âgé de 39 ans, l'ancien membre des Rockers de Montréal devra donc attendre au moins jusqu'au printemps avant d'être libéré du pénitencier.

«Depuis votre incarcération, vous n'avez pas démontré de réelle motivation à changer vos valeurs ni à vous remettre en question. Vos relations avec votre équipe de gestion de cas (EGC) sont strictement utilitaires», ont indiqué les commissaires qui lui ont refusé sa libération conditionnelle. Faute de motivation, il a été écarté du programme interne de «suivi criminologique».

 

Depuis son arrivée dans un établissement fédéral (il a passé presque deux ans en détention préventive avant d'être condamné à 41 mois de pénitencier en février 2008), Lock continue de côtoyer les Hells Angels et les membres d'autres organisations criminelles. Dans leur rapport, les commissaires notent également que son père, Richard Lock, a lui aussi déjà porté les couleurs du défunt club des Rockers, cependant que son frère Benjamin a été condamné pour les mêmes délits.

À la demande de Mario Brouillette, qui avait la haute main sur une bonne partie des activités illicites des Hells Angels à Montréal, Patrick Lock fournissait en drogue la «clique» des Syndicates, très présente dans le centre-ville. Son frère Benjamin, qui a écopé d'une peine de deux ans, prenait la relève au besoin. En attendant son procès, alors qu'il était en détention préventive, Patrick Lock avait tenté d'acheter le silence de l'agent-source (un ancien «comptable» de l'organisation) que la police avait recruté pour le coincer, de même que les leaders des Syndicates.

Comme bien des membres des Hells Angels, Patrick Lock, qui a un lourd casier judiciaire, espérait être libéré afin de travailler dans le domaine de la construction. À l'audience, il a produit ce que la Commission nationale des libérations conditionnelles appelle une «confirmation d'emploi». Dans le rapport motivant son refus de libérer Lock, la CNLC n'indique toutefois pas le nom de l'entreprise qui était prête à l'embaucher.