Un mois avant le drame, Cathie Gauthier avait songé à se séparer de son mari, Marc Laliberté, parce qu'il était devenu «autoritaire».

«C'était un bon père. C'était un bon mari. Je n'avais rien à dire. Il était un mari idéal, mais il a commencé à changer». Il s'est mis à hausser le ton envers les enfants et à contrôler ses sorties.

 

L'accusée a décrit sa relation avec son mari comme fusionnelle. Malgré cela, Cathie Gauthier n'a pas jugé bon de confier à son mari qu'un voisin l'avait agressée sexuellement lorsqu'ils vivaient à Amos. Elle a plutôt téléphoné à une avocate pour envoyer une mise en demeure au voisin. Et c'est après cette démarche qu'elle lui en a parlé.

Après cet événement, l'accusée ne voulait plus vivre en Abitibi. En vacances au Saguenay, à l'été 2008, Mme Gauthier a mis son mari «au pied du mur pour la première fois», selon son témoignage. S'il voulait retourner en Abitibi, ce serait «sans elle et sans les enfants». Marc Laliberté a alors démissionné de son emploi de gérant de pharmacie à Amos et, en août, la famille a déménagé à Chicoutimi, où il n'a pu retrouver d'emploi.

Le loyer de la maison de Chicoutimi était trop élevé pour leurs moyens, a reconnu l'accusée. Mais son mari ne voulait pas déménager. En octobre, le couple a déclaré faillite. Ces problèmes ont eu des impacts sur leurs relations. À la mi-novembre, l'accusée a passé deux jours chez sa seule amie, Kathy Ouellet, pour «réfléchir» à sa vie de couple.

Lorsqu'elle a appelé son mari pour lui parler de séparation, il l'aurait à son tour acculée au mur: si elle le quittait, elle n'aurait pas la garde des enfants, a-t-elle raconté avec des sanglots dans la voix. Elle est revenue vivre à la maison. «Ça n'a jamais été pareil après ça», a-t-elle souligné.

En décembre, plusieurs mois après l'agression qu'elle aurait subie à Amos, Cathie Gauthier a porté plainte contre son ex-voisin. Son avocat, Me Dominic Bouchard, a déposé l'acte d'accusation (deux chefs d'agression sexuelle) en cour, hier, et mentionné que le voisin avait comparu en mai dernier.

Dans son témoignage, Mme Gauthier a fait état d'autres moments difficiles de sa vie, dont le diagnostic de trouble de personnalité limite qu'elle a reçu au début de l'âge adulte, sa fibromyalgie ainsi que les problèmes de santé mentale de sa mère biologique, qui ont conduit à son adoption.