Trois mois après avoir tué sa copine et blessé une autre passagère dans un accident alors qu'il conduisait à plus de 125 km/h dans une zone de 30, un adolescent montréalais en avait assez des rumeurs négatives qui circulaient à propos de lui sur Facebook.

Sur ce site de réseautage, des amis de sa copine, Angie Espeche, accusaient l'adolescent de 17 ans de l'avoir maltraitée de son vivant. Le jeune homme leur a répondu sur le même site en les menaçant de mort. Il n'a fait qu'empirer son sort.

 

Déjà accusé de conduite dangereuse ayant causé la mort et de conduite dangereuse ayant causé des lésions, l'adolescent a également été inculpé d'avoir proféré des menaces de mort envers deux amis de la victime. Accompagné de sa mère et de son beau-père, le jeune homme a plaidé coupable, hier, à ces quatre chefs d'accusation en chambre de la jeunesse de Montréal.

Une dizaine de proches d'Angie Espeche, 17 ans, s'étaient déplacés pour assister à la comparution. La grand-mère de la victime, qui portait un macaron à l'effigie de sa petite-fille, a essuyé plusieurs larmes durant l'audience.

L'adolescent, qu'on ne peut nommer en raison d'une ordonnance de non-publication, se frottait régulièrement les mains, l'air nerveux. Alors que la juge Juanita Westmoreland-Traoré lui a demandé s'il comprenait bien le sens de cette reconnaissance de culpabilité, il a plissé les yeux, incommodé par les lumières de la salle d'audience, a-t-il dit.

Le 9 décembre 2008, vers 2 h du matin, l'accusé conduisait le véhicule de sa mère avec deux passagères à bord, dont sa copine Angie Espeche. Il avait un permis temporaire. Ses passagères, elles, n'en avaient pas. «Il n'avait pas le droit de conduire cette nuit-là», a insisté le procureur de la Couronne, Jean-Sébastien Bussière, dans son récit des faits.

Le véhicule circulait à une vitesse de 126 à 148 km/h sur le boulevard Gouin, à Pierrefonds, dans une zone de 30 km/h. Le conducteur a perdu la maîtrise de son véhicule et a heurté une voiture garée dans une entrée, puis un arbre, pour finir sa course contre un second véhicule garé dans une autre entrée. La chaussée était sèche et dans un excellent état. La vitesse excessive est la cause de l'accident, a indiqué la Couronne.

Angie Espeche, 17 ans, assise à l'avant, n'a eu aucune chance. Elle était inconsciente à l'arrivée des secours, prisonnière du véhicule. Sa mort a été constatée à l'hôpital cette nuit-là. Sa copine, assise à l'arrière, a subi une fracture au dos. Elle était présente en cour, hier.

L'adolescent de 17 ans a été arrêté un mois plus tard, puis assigné à résidence 24h sur 24 en attendant la suite du processus judiciaire. Or, le 15 mars, deux amis de la victime ont porté plainte à la police contre lui. L'accusé leur a envoyé un message qui disait de cesser d'insinuer qu'il avait maltraité sa copine de son vivant, à faute de quoi il allait payer quelqu'un pour leur régler leur compte. «Don't fuck with me», a-t-il conclu.

Bien que son client ait plaidé coupable aux accusations de menaces, son avocat, Me Jean-Pierre Authier, a voulu apporter des nuances. «Mon client et sa mère ont été menacés par téléphone et par courriel. Ils ont dû déménager à trois reprises. Mon client a décidé de répondre par ces menaces», a précisé Me Authier. Les observations sur la peine auront lieu le 10 novembre.