Pour avoir tué celui qu'il prenait erronément pour le soupirant de sa femme, Bruno Vizzaccaro, un homme d'affaires de Montréal, a écopé de 13 ans de prison, hier, au palais de justice de Montréal. Accusé au départ de meurtre non prémédité, l'homme de 42 ans venait de plaider coupable à une accusation réduite d'homicide involontaire. La victime, Pierre Grimaldi, avait 28 ans. Le juge Jerry Zigman a entériné la suggestion commune des avocats, Thierry Nadon pour la Couronne et Joseph La Leggia pour la défense, en ce qui concerne la peine.

Pierre Grimaldi, employé d'une banque qui travaillait aussi dans l'entreprise familiale, a été battu vers 3h45, la nuit du 20 août 2005, alors qu'il s'apprêtait à entrer dans le logement qu'il partageait avec ses parents, rue Ontario. Le crime est survenu pratiquement sous les yeux de sa mère. Yolanda Grimaldi venait d'appeler son fils sur son portable, cette nuit-là. Il lui a dit qu'il était en train de se garer, à l'arrière de la maison. Le temps qu'elle se rende à la fenêtre, son fils était étendu par terre dans la ruelle. Un homme le frappait. C'était Vizzaccaro, qui avait attendu sa victime pendant quatre heures.

 

Mme Grimaldi a crié et Vizzaccaro s'est enfui. Le jeune homme est mort du sectionnement d'une artère cérébrale, une blessure qui survient très rarement et qui pourrait être due plus à une malchance dans sa chute qu'à la force des coups. Vizzaccaro a été arrêté le lendemain. Il a avoué son crime, mais a assuré qu'il ne voulait pas tuer le jeune homme. L'affaire avait commencé la semaine précédente. Vizzaccaro, qui possédait un garage et qui était copropriétaire du café Prima Goccia, rue Jean-Talon, avait vu son épouse, Maria Panichella, qui travaillait à cet endroit, assise avec Grimaldi. Ce dernier était apparemment devenu son confident. Jaloux, Vizzaccaro soupçonnait qu'il y avait plus que ça. Furieux, il avait alors ordonné à Grimaldi de ne plus remettre les pieds au café. Le jeune homme y serait apparemment retourné une autre fois dans les jours suivants. Vizzaccaro avait alors décidé d'agir. Hier, sanglotant, Vizzaccaro a dit regretter amèrement son geste et a demandé pardon à la famille de Grimaldi. Celle-ci est atterrée par la mort du jeune homme. Ses parents et sa soeur sont sortis en pleurs.