Un branle-bas de combat survenu vendredi après-midi au Collège Ahuntsic a finalement eu lieu pour rien. Le Service de police de la Ville de Montréal a relâché un jeune homme de 21 ans, arrêté plus tôt pour avoir écrit une lettre menaçante. Il s'avère que la lettre avait simplement été mal interprétée.

«Il n'y a aucune menace qui a été proférée, il n'y a aucun crime qui a été commis», a résumé le porte-parole du SPVM, André Leclerc, tard hier soir.

Au moins une quinzaine de voitures de police ont été dépêchées de toute urgence au cégep vers 15h45. Un professeur avait alerté les autorités après avoir reçu un document qu'il jugeait menaçant.

«Ça semble être une rédaction pour le besoin des études», a expliqué M. Leclerc.

Les policiers ont d'abord cherché l'auteur de la lettre à l'intérieur de l'institution, mais ils ont obtenu l'information qu'il avait quitté les lieux. Une description de sa voiture a été envoyée à tous les patrouilleurs. Peu après, l'homme de 21 ans a été intercepté à l'angle des rues Dorval et Carson, dans l'ouest de l'île.

Le suspect, qui n'avait pas de dossier criminel, a été interrogé par les enquêteurs en soirée, et relâché sans conditions.

Les policiers ont commencé à quitter le Collège Ahuntsic vers 17h, un peu plus d'une heure après s'y être précipités.

Ils ont érigé un cordon de sécurité à l'entrée du bâtiment pour contrôler les entrées et les sorties des étudiants. Personne n'a été évacué. Lors du passage de La Presse, des étudiants jouaient au ping-pong dans l'agora du cégep.

Un porte-parole du Collège Ahuntsic a indiqué à La Presse que l'opération policière a été «disproportionnée» en regard de la gravité de la situation.

Mais le directeur général de l'institution, Luc Demers, estime qu'il valait mieux ne pas prendre de chances.

«Dans notre milieu, il est convenu d'informer les policiers lorsque nous avons des raisons de croire qu'un étudiant est en détresse et qu'il peut porter atteinte à sa vie ou lorsqu'il professe des menaces quelles qu'elles soient, a-t-il indiqué dans un communiqué. Dans le présent cas, les policiers ont choisi d'intervenir en force immédiatement.»