L'un des deux gamins frappés par la foudre mercredi après-midi dans un parc de Brampton demeure dans un état critique à l'Hôpital pour enfants de Toronto alors que sa mère et un autre enfant qui n'est pas de cette même famille sont maintenant considérés dans un état stable.

Un voisin du terrain de soccer où est arrivée la catastrophe a raconté à CTV s'être précipité sur les lieux. Les vêtements de l'un des enfants «avaient été à toutes fins utiles arraché par la foudre, les yeux de l'enfant étaient grands ouverts et il était totalement inanimé. C'était terrifiant», a raconté Allan Hughes, qui a tenté de lui donner les premiers soins avant l'arrivée des ambulanciers.

Dulce Caines, âgée de 26 ans, «ne se souvient pas d'avoir été frappée par la foudre» a raconté son mari, Oral Caines. Leur fils de cinq ans n'est toujours pas revenu à lui.

Des témoins ont raconté avoir vu un nuage noir recouvrir subitement le parc. Un coup de tonnerre terrible a été entendu, suivi d'une série d'éclairs, alors que les météorologues n'avaient pas émis d'alertes.

Selon une étude réalisée en 2008 par Brian Mills et al, une dizaine de personnes meurent en moyenne par année après avoir été frappés par un éclair. Le nombre de blessés est plus difficile à évaluer, mais les auteurs avancent que cela pourrait varier entre 92 et 164 par année. Toujours selon cette étude, les dommages causés par la foudre - ce qui inclut les pannes d'électricité et les retards dans les aéroports - varieraient entre 600 millions et un milliard.

L'Ontario et les provinces des Prairies sont les plus touchées par la foudre, les provinces maritimes en sont plutôt épargnées tandis que le Québec se situe entre les deux, note René Héroux, météorologiste à Environnement Canada.

Si le risque d'être frappé par la foudre demeure mince, il est toujours présent et on a bien tort de ne pas réagir lorsque l'on entend un coup de tonnerre, dit M. Héroux. Peuvent en témoigner quatre personnes qui se trouvaient dans un camping dans un camping des Hautes Laurentides, plus tôt cet été et qui ont dû être hospitalisées. Elles se sont remises, ce qui n'est pas le cas de tout le monde.

L'épisode ontarien de cette semaine n'est pas sans rappeler, évoque M. Héroux, une tragédie similaire survenue en 2003, à Fredericton, au Nouveau-Brunswick. Une adolescente de 14 ans, originaire du Maine est alors décédée, un homme - le juge de touche du match - s'était évanoui sur le coup et pas moins de 23 personnes avaient dû être transportées à l'hôpital.

M. Héroux signale par ailleurs qu'outre dans un édifice, la voiture demeure un excellent endroit où se réfugier en cas d'orage.

Quand aucun refuge n'est en vue et que l'on se trouve dans un parc ou sur un terrain de sport, «l'idéal est de s'accroupir au sol».

Et dans une maison, est-on totalement à l'abri? Vraies ou fausses ces histoires voulant que la foudre puisse rentrer dans la maison ou voulant qu'il faille éviter de prendre une douche pendant un orage?

Vrai, on doit éviter de prendre une douche, de parler au téléphone à moins que ce ne soit un téléphone sans fil ou un cellulaire. Fermer la télévision est aussi une bonne idée. «J'ai déjà vu la foudre utiliser tous les circuits électriques d'une maison et les griller un à un», raconte M. Héroux.

Quant à savoir si la foudre peut bel et bien entrer dans une maison, M. Héroux dit que c'est vraiment très rare mais que ce qui peut arriver un peu plus souvent, c'est «la «foudre en boule» telle qu'évoquée dans Les sept boules de cristal de Tintin. La foudre en boule, grosse comme un pamplemousse, risque alors de déclencher un incendie.

Avec la Presse canadienne