Il y a 20 ans, le 8 août 1989, la Cour suprême du Canada rendait une décision qui changea la droit canadien en matière d'avortement.

Le plus haut tribunal au pays cassait un jugement de la Cour d'appel qui avait obligé Chantal Daigle, une jeune femme de 21 ans de Val d'Or, à continuer sa grossesse. Dans la semaine précédant le jugement, Mme Daigle avait défié la loi et s'était fait avorter en secret, à Boston, alors qu'elle approchait les 20 semaines de grossesse.La cause avait été portée en justice par son ex-conjoint Jean-Guy Tremblay, qui s'est par la suite révélé être un multirécidiviste en matière de violence conjugale.

Dans sa décision, la Cour suprême statuait que les droits du foetus et les droits du père en puissance n'existaient pas. La Cour ajoutait que seule la femme enceinte avait le pouvoir de décider si une grossesse devait être menée à terme.

Auparavant, en juillet 1989, à la suite d'une injonction de la Cour supérieure, Chantal Daigle était devenue la seule femme au Canada à ne pas pouvoir se faire avorter, sous peine d'emprisonnement et d'une amende de 50 000 $.

La cause avait tenu en haleine le Québec et le Canada pendant plusieurs semaines. De nombreuses manifestations des mouvements pro-vie et pro-choix avaient défrayé la manchette.