Un homme d'affaires montréalais a été accusé d'une fraude bancaire de plus de 10 millions à la suite d'une enquête menée par la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Claude Pantaloni, âgé de 63 ans, aurait commis ces crimes entre le 1er septembre 2001 et le 24 juillet 2002, alors qu'il était président de Paie-Maître P.C inc., une entreprise spécialisée dans la gestion et le traitement sur mesure de la paie.

 

Son présumé stratagème était complexe. Dans le cadre de son emploi, M. Pantaloni utilisait un logiciel pour traiter les chèques de paie des 400 entreprises qui avaient recours à ses services.

Ce logiciel, qui était connecté à des comptes bancaires, lui aurait permis de faire du détournement par virements bancaires, une technique d'escroquerie qui consiste à s'enrichir en transférant de l'argent entre différentes institutions bancaires.

L'une des banques a finalement découvert le pot aux roses. Après avoir mené sa propre enquête, l'institution a déposé une requête pour mise en faillite contre Paie-Maître P.C inc. L'entreprise a déclaré faillite en septembre 2002.

Le projet d'enquête qui a mené à l'arrestation de M. Pantaloni, baptisé Conversion, a été lancé l'année suivante. La GRC, qui a travaillé de près avec le Bureau du surintendant des faillites, a analysé plus de 25 000 documents, a précisé Jean Dion, sergent à l'Équipe intégrée des faillites pour les délits commerciaux à la GRC. «C'est une fraude très importante, et un dossier très, très complexe», a-t-il convenu.

Claude Pantaloni, qui a été formellement accusé le 29 juin, devrait comparaître au palais de justice de Montréal le 18 septembre pour répondre à une accusation de fraude contre la Banque de la Nouvelle-Écosse. Il risque au maximum 10 ans de pénitencier.

Formé en comptabilité à HEC Montréal, l'homme d'affaires n'en est pas à ses premiers démêlés avec la justice. En 2007, il a été condamné à payer plus de 2,5 millions d'amende pour avoir produit de fausses déclarations d'impôts. Il n'a toutefois aucun antécédent criminel.