Le meurtre d'un homme criblé de balles hier matin dans le stationnement de son bungalow a semé l'émoi dans un secteur résidentiel et paisible du quartier Chomedey, à Laval.

Les policiers lavallois ont érigé un important périmètre de sécurité rue Fred-Barry où s'est joué le drame, qui a toutes les apparences d'un règlement de comptes.

Bashir Ayad, 46 ans, a reçu plusieurs projectiles vers 9h30. Les policiers n'ont pu que constater son décès à leur arrivée. Une bâche orange recouvrait son corps, loin des cordons policiers derrière lesquels les voisins, les badauds et les médias avaient été refoulés.

Les enquêteurs lavallois possédaient peu d'information hier sur l'auteur de cet homicide, qui aurait pris la fuite à pied dans une rue voisine.

Flairant une piste, le maître-chien de la police de Laval s'est brusquement immobilisé sur le trottoir de la rue Louise, ce qui laisse supposer que l'assassin a ensuite grimpé à bord d'un véhicule pour s'enfuir.

La victime de ce meurtre, un vendeur de voitures d'occasion, était père de deux enfants. Ces derniers venaient tout juste de s'envoler - ce matin-là - avec leur mère pour le Liban, leur pays d'origine.

L'homme était connu des policiers, notamment pour des infractions en matière de violence et de drogue.

Comme c'est souvent le cas lors d'incidents de cette nature, les voisins de Bashir Ayad étaient sidérés d'apprendre qu'un homme sans histoire et jovial avait été la cible de cet attentat. Ils étaient tout aussi surpris de voir leur rue tranquille devenir le théâtre d'un meurtre crapuleux. «Je voyais M. Ayad tous les matins en promenant mon chien. On s'amusait, rigolait, c'était un bon voisin. Il aidait apparemment beaucoup de gens. Tout le monde est surpris», a raconté Sophia Skirianos, qui dit avoir entendu trois coups de feu résonner hier matin. «Les policiers m'ont dit de me barricader chez moi. J'ai eu peur», a-t-elle ajouté.

D'autres voisins ont indiqué voir constamment des gens chez la victime. Plusieurs voitures qui lui appartenaient étaient aussi garées devant chez lui, dont une Jaguar.

La consternation se lisait aussi sur le visage des quelques proches qui sont venus sur place. Un des employés de la victime multipliait les appels au Liban pour annoncer la nouvelle. «C'était un bon monsieur. Il n'avait de problèmes avec personne, ne touchait pas à la drogue et ne trempait dans rien de criminel», a soupiré l'employé, l'air anéanti.

«Je ne comprends pas ce qui s'est passé», a laissé tomber un autre proche, avant de s'asseoir sur le trottoir, la tête entre les mains.

Selon les proches interrogés, Bashir Ayad n'avait pas d'ennemis et n'avait fait l'objet d'aucune menace.