À sa sortie de prison le mois prochain, Francis Boucher, le fils du chef des Hells Angels Nomads, Maurice «Mom» Boucher, n'aura pas le droit d'entrer en contact avec son père. C'est l'une des conditions spéciales que lui a imposées la Commission nationale des libérations conditionnelles en prévision de sa libération d'office.

Francis Boucher, membre en règle des Rockers, club école des Hells, a été arrêté dans le cadre de l'opération policière Printemps 2001.Le motard de 34 ans a plaidé coupable en novembre 2002 à une série de crimes commis durant la guerre des motards (complot pour meurtre, possession et trafic de stupéfiants et participation aux activités d'un gang criminel).

Le jeune motard a écopé de 10 ans de prison. Il présente un risque de récidive modéré, ont noté les commissaires chargés de lui imposer des conditions spéciales. Comme le fils de «Mom» Boucher purge sa première peine dans une prison fédérale, il bénéficie d'une libération conditionnelle au deux tiers de sa peine. Il sortira donc le 18 juillet.

«Votre remise en question demeure encore aujourd'hui embryonnaire, centrée sur l'impact négatif que cette incarcération a eu sur vous et vous ne démontrez aucune empathie envers les victimes», écrivent les commissaires dans leur décision rendue le 15 juin.

Francis Boucher n'aura pas le droit de communiquer avec toute personne qui possède un dossier judiciaire ou qui est reliée au crime organisé sous toutes ses formes, incluant son père, spécifie la Commission.

Sa carrière criminelle s'explique davantage par ses choix relationnels que par une difficulté à gérer ses émotions, ajoutent les commissaires. Son père, «Mom» Boucher, purge trois sentences de prison à vie pour avoir ordonné le meurtre de gardiens de prison dans une tentative d'intimider le système judiciaire.

Le motard devra fournir un bilan financier de ses revenus et dépenses chaque mois.

«L'oisiveté n'est pas souhaitable pour vous. Vous devrez occuper un emploi déclaré ou étudier à temps plein», écrit la Commission. En raison de ses crimes liés au trafic de la drogue, il n'aura pas le droit de se servir d'un cellulaire. Sur une note plus positive, Boucher a adopté un comportement conformiste en prison et y a poursuivi ses études.

«Vous avez les capacités pour changer votre style de vie, il n'en tient qu'à vous de prendre des bonnes décisions», concluent les commissaires.

La Presse

Francis Boucher, fils de Maurice Boucher, accusé de possession d'arme