Le Fonds de solidarité a décidé de changer d'avocat dans un litige touchant son bras immobilier, la SOLIM, et Laurent Gaudreau, ancien producteur d'Omerta. Me Louis Demers, le procureur de la SOLIM, avait des liens évidents avec l'homme d'affaires Tony Accurso.

La Presse avait relevé il y a deux semaines que le bras immobilier du Fonds de solidarité, la SOLIM, longtemps dirigé par Jean Lavallée, le président de la FTQ-Construction, était partenaire dans des projets de construction de plus de 200 millions de dollars avec Marton construction, entreprise dirigée par Tony Accurso.

 

Or, pour la représenter dans le litige avec les Productions TIPI, un projet de scène permanente à Québec qui a piqué du nez, la SOLIM avait retenu les services de Me Demers, du bureau de Grandpré Chait.

«Dans le passé, et peut-être dans un dossier actuellement, Me Demers a représenté une des entreprises de M. Accurso. Même s'il n'y a peut-être pas de conflit au sens technique du terme, il y a les apparences et, après discussions avec Me Demers, on est arrivé à cette conclusion», a expliqué Mario Tremblay, vice-président du Fonds de solidarité.

«Il y a suffisamment d'avocats au Québec pour qu'on ne s'expose pas ainsi», avait soutenu M. Tremblay, mis au courant des liens de l'avocat.

Un ancien mandat

À La Presse, Me Demers avait indiqué il y a quelques semaines à un reporter qui tentait de parler à Tony Accurso que l'entrepreneur montréalais ne ferait aucun commentaire. Cela n'était toutefois pas dans le cadre d'un mandat, selon lui. «M. Accurso me l'avait demandé... je l'ai fait pour rendre service», a-t-il affirmé.

Dans le passé, Me Demers avait eu un mandat de M. Accurso dans un litige entre Simard-Beaudry, son entreprise, et un fournisseur dans l'est du Québec.

Pour la SOLIM, Me Demers intervenait dans la poursuite déposée par Laurent Gaudreau contre la caisse populaire de Loretteville. Cette dernière, en dépit d'un avis écrit du contentieux du Mouvement Desjardins, avait rendu à la SOLIM, un dépôt de 2,6 millions fait dans le compte des Productions TIPI.

Le dossier de la caisse populaire

Me Demers avait soutenu à La Presse que Desjardins avait produit un second avis, cautionnant le geste de son client, mais n'avait pu en montrer une copie.

Le président de la SOLIM, Guy Gionet avait aussi soutenu que l'organisme était dans son droit.

M. Gionet a été suspendu de ses fonctions, la semaine dernière, le temps que le Fonds de solidarité fasse une vérification sur un dossier d'intervention de la SOLIM, au sud de Montréal.

Le directeur de la caisse populaire en cause, Marcel Champagne, avait pris un long congé aux Fêtes, après le transfert des 2,6 millions à la SOLIM. Nouvellement nommé à la barre de la Caisse, il avait annoncé qu'il prenait sa retraite le jour où La Presse avait tenté d'entrer en contact avec lui.