L'ancienne directrice d'une succursale bancaire reconnue coupable de fraude, Josée Cioffi, a reçu une peine de deux ans avec sursis à purger dans la communauté.

Se basant sur des rapports d'experts soumis par la défense, le juge Jean-Pierre Boyer a conclu que Mme Cioffi ne présentait pas de risque de récidive et n'était pas une menace pour son employeur. 

Durant la première année de sa sentence, elle sera assignée à résidence 24 heures sur 24, sauf pour son travail, des rendez-vous médicaux et d'autres obligations de même nature.

Josée Cioffi a fraudé la Banque Royale, son employeur, pour une somme totale de 4,3 millions de dollars.

Le complice de Mme Cioffi, Lorrain Théroux, 50 ans, a écopé d'une peine de quatre ans, l'an dernier, pour cette série de fraudes. Mme Cioffi, elle, a été déclarée coupable au terme d'un procès d'une dizaine de jours.

Son avocat, Me Gilles Doré, alléguait qu'à l'époque des crimes, entre 1997 et 2001, l'accusée n'avait pas la capacité de former l'intention de frauder, car elle était «subjuguée» par M. Théroux. On n'a jamais su au juste quels liens les unissaient, hormis que Théroux avait travaillé brièvement à la même banque que Mme Cioffi, une dizaine d'années auparavant. Quoi qu'il en soit, le juge Jean-Pierre Boyer n'a pas adhéré à la thèse de la défense, et a déclaré la femme de 49 ans coupable.

En tant que directrice générale de la banque, Mme Cioffi en connaissait tous les rouages. Le stratagème consistait pour elle à émettre des prêts véritables à des personnes qui n'existaient que sur papier. Au bout du compte, l'argent échouait dans les comptes de Groupe Finstra, dont Théroux était l'unique actionnaire. Afin de ne pas éveiller les soupçons, Théroux payait les intérêts sur les prêts.

Mme Cioffi a été congédiée en 2001, quand la fraude a été mise au jour. Mais ce n'est qu'en 2005 que les complices ont été accusés au criminel. Entre-temps, ils avaient été poursuivis au civil par la Banque, mais ils ont déclaré faillite. L'époux de Mme Cioffi était à ses côtés, hier, comme les autres fois où elle a comparu en cour.

La défense dépeint l'ex-directrice de banque comme une femme sans défense qui a été manipulée. La procureure de la Couronne, Céline Bilodeau, a prétendu que l'accusée savait très bien ce qu'elle faisait.