Le procès de Louise Desnoyers, cette enseignante qui est allée noyer son fils de huit ans dans un endroit de villégiature au Vermont, en août 2006, plaiderait coupable à une accusation réduite de meurtre au deuxième degré.

C'est ce que Me Jean-Pierre Rancourt, qui est resté en contact avec Mme Desnoyers depuis les terribles incidents, a affirmé ce matin, à quelques jours du début officiel du procès au palais de justice de North Hero, à Grand Isle. Selon lui, il y a 90% de chances qu'il n'y ait pas de procès, car un plaidoyer est très sérieusement envisagé. «Ce n'est pas fait encore. Il faut qu'elle signe des documents que je devrais réviser aujourd'hui. Elle m'a appelé ce matin. Son avocat est supposé de me les envoyer», a indiqué Me Rancourt à La Presse. Selon la proposition qui est sur la table, Mme Desnoyers, 50 ans, écoperait entre dix et quinze ans de prison pour son geste. «Cela serait plaidé dans les 60 jours», a précisé Me Rancourt. Le juge Michael Kupersmith devrait bien sûr donner son aval. Me Rancourt dit ignorer pour le moment, si Mme Desnoyers pourrait venir purger sa peine au Canada. «Est-ce qu'elle pourrait être transférée si elle commence là-bas, je ne le sais pas.» Dans cette malheureuse affaire, Me Rancourt se décrit comme un «avocat-conseil», auprès de Mme Desnoyers. Il lui a parlé à tous les jours au cours des deux dernières semaines, dit-il. Le moral de Mme Desnoyers ne serait «pas très bon», ce qui est normal dit l'avocat. Au Vermont, Mme Desnoyers est défendue par Me Robert Katims. Joint par La Presse, ce matin, celui-ci n'a pas voulu confirmer ce projet d'entente. «Je suis lié, je n'ai pas le droit de parler aux médias», a-t-il dit.

Le drame était survenu dans le cadre d'une rupture. Ayant appris que son conjoint et père de ses deux enfants voulait la laisser, Mme Desnoyers était partie avec Nicholas, le cadet, pour se retrouver dans la région de Grand Isle, un endroit où elle était déjà allée en vacances. Elle a noyé son fils dans le lac Champlain en lui tenant la tête sous l'eau, puis a tenté de se suicider par la suite, en buvant du lave-glace et en se coupant. Elle a été sauvée de justesse. Elle était apparue complètement affolée et en détresse lors de sa comparution, où elle a été accusé du meurtre prémédité de son enfant. Pendant les deux premières années, elle a été jugé inapte à subir son procès, et a subi des traitements en psychiatrie. Elle a été jugée apte il y a quelques mois. Le procès s'enlignait pour être une bataille d'experts, la défense soutenant que Mme Desnoyers ne savait pas ce qu'elle faisait au moment du crime, alors que la Couronne prétendait le contraire.