Un immeuble à logements abritant une piquerie clandestine s'est embrasé vers 8h15, ce matin, près du centre-ville de Montréal.

Le feu a pris naissance au deuxième étage du 2144, rue Tupper, près de la rue Sussex, un immeuble comptant plusieurs petits studios d'une pièce. Le concierge, Éric Vincent, dit avoir tout vu : « L'alarme de feu a sonné. Je me suis rendu au deuxième étage. J'ai ouvert la porte de la chambre 18. Le feu était pris dans un divan-lit viré à l'envers. Il y avait un fouillis pas possible dans l'appartement. Il avait été défoncé récemment », a-t-il expliqué.

Le concierge s'est alors empressé d'aller chercher un extincteur, au deuxième étage. Mais à son retour, il a constaté qu'il ne pourrait rien faire. « Je me suis mis à cogner dans les murs pour que le monde sorte », explique-t-il.

Au moins une personne s'est blessée lors de l'évacuation, en sautant du deuxième étage. L'homme a été transporté à l'hôpital après avoir été stabilisé.

L'endroit est bien connu des policiers. «C'est une crack house, laissez-la brûler», s'est écrié un itinérant.

Selon Allan Best, un voisin, l'endroit est effectivement un point de vente de drogues. «On le sait, parce qu'il y a des gens qui viennent se piquer presque tous les jours dans notre cour. Il y a constamment des voitures qui s'arrêtent. C'est un vrai Dairy Queen», a-t-il confié.

Croisé sur le trottoir, avec un synthétiseur et un ordinateur portable qu'il tentait de sauver des flammes, David Brunelle, un autre voisin, se réjouissait : « Tant mieux si ça brûle. Cette piquerie était le seul immeuble à problème de tout le quartier», a-t-il dit.

Selon le concierge, M. Vincent, cette piquerie «est une des pires places à Montréal.»

Les résidents de l'immeuble en flammes se sont pour la plupart réfugiés dans un HLM voisin, le Manoir Charles Dutaud, où on leur a offert café et nourriture. Marcel, un des sinistrés, s'y trouvait avec ses cinq chiots en cage. «J'ai tout juste réussi à les sauver. C'est la fumée qui nous a réveillés. Le système d'alarme sonnait, mais comme il sonne presque tous les jours, il ne vaut pas grand-chose», a-t-il expliqué.

Les pompiers ont vite pris le contrôle des flammes. Ils procéderont sous peu à une reconstitution de la scène de cet incendie criminel.