Les noms de deux autres présumés trafiquants liés au clan Lavertue figuraient hier sur la longue liste des quelque 55 personnes inculpées dans le cadre de la spectaculaire opération Axe, menée il y a deux semaines contre trois gangs très actifs dans la distribution de cocaïne à Montréal. Une bonne part de ces ventes illicites étaient réalisées au profit des Hells Angels de Trois-Rivières.

Les prévenus nouvellement mis en accusation sont Daniel D'Amour, 31 ans, et Martin Morse, 27 ans. Ils se sont livrés à la police dans les jours qui ont suivi la rafle du 19 février. Ancien agent immobilier, D'Amour faisait le lien entre les frères Jean et Patrick Lavertue et les livreurs de l'organisation. Morse était quant à lui un de leurs bons clients. L'enquête a révélé qu'il achetait de 500 g à 1 kg de poudre blanche par semaine. Il écoulait sa drogue dans le sud-ouest de Montréal. D'Amour et Morse ont pu reprendre leur liberté sous caution.

 

Le Ministère public s'étant opposé à leur élargissement dès la comparution, Jean et Patrick Lavertue, leur frère Stéphane et sept autres de leurs complices devront revenir devant le tribunal le 16 mars prochain. Le juge Michel Belhumeur, de la Cour du Québec, devrait alors fixer une date pour l'enquête sur leur mise en liberté. L'audience devrait durer une semaine. À moins de manquer aux conditions qui lui ont été imposées par le tribunal, l'aîné des Lavertue, Martin, 40 ans, restera libre jusqu'au procès.

L'enquête sur la mise en liberté des six autres prévenus, regroupés au sein du groupe dit des «Syndicate et des gangs de rue» aura lieu à compter du 30 mars. Du nombre se trouvent Miguel Henrys, qui sort tout juste du pénitencier, ainsi que les frères Emmanuel et Jean-Ismaël Zéphir, sortes d'icônes dans le milieu des gangs de rue. Le «parrain» des Syndicate, Gregory Wooley, emprisonné depuis déjà plus de huit ans pour complots de meurtres, trafic de drogue et gangstérisme, a fait sourire tout le monde en demandant par vidéocomparution à être écarté de ce processus. «Il me reste encore neuf mois à faire, je n'ai pas besoin de caution pour tout de suite», a-t-il dit au juge Belhumeur, avec grand sérieux.

En ce qui concerne Pasquale Mangiola, l'ami des frères Andrei et Sergei Kostitsyn, du Canadien de Montréal, il reviendra devant le tribunal le 27 avril. Il fait face à des accusations de complot, de trafic de drogue et de possession illégale d'une arme à feu relativement à des transactions de cocaïne remontant aux 14 et 15 mai 2008. Il a pu reprendre sa liberté après avoir versé une caution de 5000$. Son père s'est porté garant de sa bonne conduite en signant un engagement personnel de 40 000$. Avant-hier, Mangiola, 38 ans, a obtenu de la Cour la permission d'habiter chez son amie, rue Willowdale. Depuis son arrestation, il était confiné chez son père, à Pointe-aux-Trembles. Il doit respecter un couvre-feu, entre 23h et 6h.