Deux randonneurs québécois ont tenu en haleine une trentaine de secouristes américains pendant plusieurs heures, hier, avant d'être retrouvés miraculeusement sains et saufs. En bonne partie grâce à leur débrouillardise.

Gabriel Fortin, 30 ans, et Stéphanie Désilet, 27 ans, ont quitté mardi dernier le bureau d'accueil du parc de Crawford Notch, au New Hampshire, pour une petite excursion sur les monts Madison et Adams. Ils devaient revenir jeudi. C'était sans compter le mauvais temps qui s'est abattu sur la région. La nuit est tombée jeudi sans que les randonneurs soient rentrés. Puis le scénario s'est répété vendredi. Et encore samedi soir. Les autorités américaines ont ensuite décidé que l'attente avait assez duré. Elles se sont lancées à la recherche des deux randonneurs dès le lever du soleil, hier matin, allant jusqu'à mobiliser un hélicoptère de la Garde nationale américaine.Il n'aura finalement fallu que quelques heures aux équipes de secours pour retrouver les deux disparus et les ramener à bon port. «Ils étaient très fatigués et affamés, mais ils sont en bonne santé. Ils n'ont même pas d'engelures», s'est étonné le lieutenant Douglas Gralenski, du New Hampshire Fishing and Game Department, en entrevue à La Presse.

Le service a l'habitude de secourir des randonneurs deux à trois fois chaque hiver. Des sportifs qui étaient souvent imprudents ou pas assez expérimentés pour affronter les rigueurs de l'hiver. Cette fois, le lieutenant Gralenski a plutôt salué le comportement des deux Québécois. «Ils s'étaient bien préparés: ils avaient emporté assez de vêtements chauds et de nourriture. Ils ont pris de sages décisions, c'est certainement ce qui explique qu'ils s'en soient si bien sortis», a-t-il relevé.

Gabriel Fortin et Stéphanie Désilet étaient d'ailleurs déjà sur le chemin du retour quand ils ont été retracés. Il semble que, même sans l'intervention des secours, les randonneurs auraient pu rejoindre à pied l'entrée du parc en début de soirée. Ils avaient notamment emporté avec eux un GPS. Toutefois, l'épais brouillard qui enveloppait les monts Madison et Adams depuis jeudi matin les avait décidés à repousser leur retour au bercail. «On ne voyait pas à trois mètres devant soi. Même avec un GPS, c'était dangereux de marcher en montagne dans ces conditions», a relevé Douglas Gralenski. Les randonneurs ont passé trois nuits dans un petit refuge à flanc de montagne avant de reprendre la route hier matin.