Près d'un an après que le dernier témoin eut été entendu, les responsables de l'enquête publique sur l'attentat à la bombe perpétré contre un appareil d'Air India, en 1985, n'ont toujours pas complété leur rapport final. Il semble cependant qu'il y ait finalement une lueur au bout de l'interminable tunnel.

Des éléments de preuve jusqu'à présent maintenus secrets doivent être rendus publics sous peu, et le rapport pourrait être déposé d'ici au mois de juin.

Dirigée par John Major, ancien juge à la Cour suprême du Canada, l'enquête a pendant 17 mois permis de recueillir des témoignages et de rassembler une montagne de documents au sujet du pire acte de terrorisme de l'histoire du Canada.

Depuis la conclusion des audiences publiques, le 15 février 2008, de nouveaux documents ont été soumis par le gouvernement fédéral et examinés à huis clos par des membres de la commission d'enquête, de même que par les avocats d'autres parties intéressées.

«Ce n'est jamais assez quand vous savez qu'il y en a plus», a affirmé Jacques Shore, l'un des avocats des familles des 329 victimes de l'attentat.

Bien que ses clients aient attendu pendant plus de 20 ans pour obtenir des réponses à leurs questions, ils ne voient aucun inconvénient à patienter quelques mois de plus si cela est nécessaire pour aller au fond des choses, a ajouté M. Shore.

«Je lève mon chapeau devant les membres de la commission pour leur patience et leur ténacité (...) Les Canadiens ne devraient s'attendre à rien de moins que le meilleur (et) nous ne nous attendons pas à ce qu'ils soient déçus», a enfin dit l'avocat.

L'appareil assurant le vol 182 d'Air India s'est écrasé le 23 mai 1985, à la suite de l'explosion d'une bombe qui aurait été placée à bord par des séparatistes sikhs basés en Colombie-Britannique.

Le présumé chef des terroristes a été tué par la police en Inde. Deux autres membres de la bande ont été acquittés à la suite de leur procès à Vancouver.