Le pasteur autoproclamé Daniel Cormier a écopé de cinq ans de prison, hier, pour avoir agressé sexuellement une enfant d'âge mineur, qu'il prétendait avoir «épousée.»

Les crimes se sont échelonnés de l'été 1998 à l'été 2002, alors que la victime avait entre 9 et 13 ans. Âgé de 57 ans, Cormier n'avait pas d'antécédent judiciaire jusqu'à présent. C'est le seul facteur atténuant que la juge Sylvie Durand lui a trouvé. Elle a, par contre, trouvé une foule de facteurs aggravants, soit le jeune âge de la victime, la fréquence des crimes et leur gravité (il y a eu des relations sexuelles complètes), la position d'autorité morale et spirituelle qu'incarnait Cormier aux yeux de la victime, le caractère prémédité et planifié des gestes, l'abus de confiance et enfin le fait qu'il s'agit d'un mauvais traitement à l'égard d'une mineure.

C'est par le biais de l'obscure Église évangélique qu'il avait fondée dans les années 90, L'Église du centre-ville, que Cormier avait connu la mère de la victime. Il avait aidé la femme à s'affranchir de sa dépendance à la drogue, et à retrouver la garde de ses enfants.

De fil en aiguille, il a pris de plus en plus de place au sein de cette famille. Il prenait charge de certaines factures pour la femme, et amenait ses deux filles chez lui pour des fins de semaine et des périodes de vacances. Il faisait dormir la victime dans son lit. Les agressions ont commencé par des caresses vers l'âge de 9 ou 10 ans, et ont fini par des relations complètes avant ses 13 ans. Un peu avant les 11 ans de la fillette, Cormier lui avait dit qu'elle était sa femme.

Après son arrestation, en 2003, il avait reconnu les gestes sexuels (sauf la pénétration avec son pénis), mais soutenait qu'il avait le droit, car il avait épousé l'enfant le jour de ses 10 ans, dans sa propre église. Cette défense, que Cormier galvaudait depuis son arrestation, a été écartée par la juge Durand.