Vêtu d'une tenue décontractée, un petit sac de sport à la main, Basil Parasiris a pris le chemin des cellules, hier, après avoir plaidé coupable à huit accusations de possession et d'entreposage illégaux d'armes à feu au palais de justice de Longueuil.

L'homme de 42 ans a été acquitté en juin dernier du meurtre d'un policier de Laval, Daniel Tessier. Il s'était engagé à plaider coupable à ces chefs d'accusation lors du dernier procès. Les policiers de Laval ont trouvé trois armes prohibées à la résidence de M. Parasiris à Brossard au cours de la perquisition qui a mal tourné en mars 2007.

 

La Couronne et la défense ont fait une recommandation commune d'une peine de 20 mois d'emprisonnement au juge André Vincent, de la Cour supérieure, hier. Si le juge entérine la suggestion, la peine équivaudra à 16 mois et deux jours, puisque le temps de Parasiris passé en détention préventive avant son procès sera soustrait (un peu plus d'un mois et demi, compte double). Le juge rendra sa sentence le 3 février.

Au moment où le crime a été commis, en mars 2007, le Code criminel prévoyait une peine minimale d'un an de prison. Or, le gouvernement conservateur a durci les peines liées à la possession illégale d'armes à feu en juillet 2008. Si le même crime avait été commis après cette date, M. Parasiris aurait écopé d'une peine minimale de trois ans de prison.

M. Parasiris possédait quatre armes chargées à la maison, dont trois armes prohibées (North American cal. 22, Bryco cal. 380 et Sundance cal. 25). De plus, ces armes étaient mal entreposées, alors que deux enfants vivaient dans la maison. L'une des armes avait été placée au-dessus de la hotte de la cuisinière. Ce sont deux facteurs aggravants aux yeux de la procureure de la Couronne, Me Joëlle Saint-Germain.

Parasiris était un amateur d'armes de collection, a expliqué l'avocat de la défense, Dominique Shoofey. De plus, il craignait d'être victime de vol après une vague de braquage à domicile survenue sur la Rive-Sud, a ajouté son avocat. M. Parasiris a acheté les armes prohibées à un camionneur américain dans le stationnement d'un centre commercial. Son avocat a plaidé qu'il était un père de famille sans antécédent judiciaire.

La police de Laval soupçonnait M. Parasiris de faire du trafic de drogue depuis trois ans. Le 2 mars 2007, vers 5h10, cinq enquêteurs de la section moralité, drogue et infiltration, dont Daniel Tessier, ont défoncé la porte de sa résidence privée à Brossard pour y faire une perquisition. L'opération a mal tourné. Basil Parasiris a atteint mortellement l'agent Tessier de trois projectiles d'arme à feu, croyant être victime d'un braquage à domicile, racontera-t-il en cour.

En octobre dernier, la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) a conclu que les risques de l'intervention policière avaient été mal évalués. La police de Laval a notamment fait une vérification «incomplète» du registre des armes à feu, a indiqué la CSST. L'une des armes de M.Parasiris -un Ruger 357 magnum avec lequel il a tiré sur le policier- était dûment enregistrée.