Acquitté du meurtre d'un policier de Laval, Basil Parasiris a plaidé coupable, cet après-midi au palais de justice de Longueuil, à huit accusations de possession et d'entreposage illégal d'armes à feu.

L'homme de 42 ans a été acquitté en juin dernier du meurtre de l'agent Daniel Tessier. Il s'était engagé à plaider coupable à ces chefs d'accusation lors du dernier procès. Les policiers de Laval ont trouvé plusieurs armes à la résidence de M. Parasiris, à Brossard, lors de la perquisition qui a mal tourné en mars 2007.

La Couronne et la défense ont fait une suggestion commune cet après-midi au juge André Vincent de la Cour supérieure. Les deux parties recommandent une peine d'emprisonnement de 20 mois, suivie d'une probation de 16 mois. Le juge déterminera la sentence le 3 février.

M. Parasiris a été acquitté après avoir plaidé la légitime défense en juin dernier. En octobre dernier, la Commission sur la santé et la sécurité du travail (CSST) a conclu que les risques de l'intervention policière avaient été mal évalués. Le 2 mars 2007, vers 5h10, cinq enquêteurs de la section moralité, drogue et infiltration, dont Daniel Tessier, ont défoncé la porte de la résidence privée de Parasiris à Brossard pour y faire une perquisition. L'opération visait le démantèlement d'un réseau de trafiquants de drogue de Laval. Cela a mal tourné.

Basil Parasiris a atteint le policier Tessier de trois projectiles d'arme à feu, croyant être victime d'un braquage à domicile. En cour, il a ainsi plaidé la légitime défense. Daniel Tessier est décédé à l'hôpital.

La police de Laval a fait une vérification «incomplète» du registre des armes à feu, a indiqué la CSST. Si la vérification avait été faite avec le nom de l'occupant de la résidence, et pas uniquement à l'aide de l'adresse, la section moralité et drogue n'aurait pas fait l'intervention. En effet, cette section de la police de Laval a le droit de faire des «entrées dynamiques», seulement lorsqu'il n'y a pas d'arme dans le lieu de perquisition. Or, M. Parasiris avait une arme enregistrée à ce registre, mais il avait omis de faire son changement d'adresse. Il possédait aussi trois armes illégales.

En cette journée fatidique, les enquêteurs ne portaient pas les vêtements adéquats, a aussi indiqué le rapport de la CSST. Certains portaient des jeans, les pantalons «SWAT» n'étant pas disponibles. Aucun des enquêteurs ne portait une casquette avec le sigle de la police. De plus, l'identification «Police» amovible de M. Tessier, portée à l'avant de sa veste pare-balle, était retournée dans sa poche au moment de l'intervention.