Un corps a été retrouvé dans les décombres d'un immeuble détruit par le feu hier matin à Dorval. Une trentaine de familles ont aussi été jetées à la rue à la suite du sinistre.

L'incendie s'est déclaré au deuxième étage de l'édifice situé au 55, rue Bouchard, un peu avant 2h tôt hier matin. Près de 125 personnes du quartier ont été évacuées.

 

Les causes à l'origine du brasier sont présentement inconnues, mais selon plusieurs locataires, un bruit d'explosion a été entendu quelques secondes avant le déclenchement de l'alarme vers 1h45.

«J'ai été réveillé par un gros boom et un cri strident qui provenait de l'appartement d'à côté», explique Alexandre Lauristan. «Lorsque je suis sorti dans le couloir quelques secondes plus tard, il y avait des flammes qui sortaient par la porte de mon voisin», poursuit le jeune homme encore en pyjama sous son manteau Kanuk.

Vers 14h, quelques minutes à peine après avoir éteint les flammes, le Service de sécurité incendie de la Ville de Montréal a annoncé qu'un résidant de 40 ans vivant au deuxième étage manquait à l'appel. La police de Montréal, qui a annoncé la découverte d'un corps en fin d'après-midi, n'a toutefois pu confirmer s'il s'agissait de la même personne. Des expertises seront effectuées pour déterminer l'identité de la victime.

Selon M. Charrette, une autre personne a été transportée à l'hôpital pour intoxication à la fumée. Il ajoute que le travail des pompiers a été compliqué par l'effondrement d'un mur et par le fait que l'édifice se trouve dans une cour intérieure.

«Nous avons travaillé de façon défensive», explique-t-il. «Les pompiers ont été évacués de l'intérieur du bâtiment ainsi que du toit lorsque l'un des murs s'est affaissé tôt ce matin. En conséquence, nous avons uniquement arrosé de l'extérieur.» Il précise que la plupart des logements sont lourdement endommagés.

Résidants inquiets

Les sinistrés ont pu se réfugier à l'intérieur d'autobus dépêchés sur les lieux quelques minutes après l'arrivée des pompiers. En attendant de pouvoir constater l'ampleur des dégâts, ils semblaient soulagés de s'en être tirés sains et saufs. Plusieurs d'entre eux craignaient toutefois d'avoir tout perdu.

«Pour moi, c'est un retour à la case départ», explique Simina, une jeune femme qui a immigré de la Roumanie il y a quatre ans. «Je vis au troisième étage au-dessus du logement qui a brûlé, donc je m'attends à avoir perdu tout ce que j'ai accumulé depuis mon arrivée au Québec. Je n'étais pas assurée.»

«Dès que le bruit d'explosion m'a réveillée, je suis allée chercher mes trois enfants et nous sommes sortis», explique Namn Nadiedjoa, une locataire du troisième. «Tous nos papiers d'identité, nos souvenirs sont restés là-bas. Mais l'important, c'est que mes enfants soient vivants.»

La Croix-Rouge aidera les sinistrés dans les trois prochains jours. Plusieurs seront temporairement hébergés dans des hôtels du secteur. Les enquêteurs du Service de sécurité incendies de Montréal tenteront de déterminer les causes exactes du sinistre dans les prochains jours.