Omar Khadr n'est pas le seul détenu de Guantanamo qui pourrait regarder en direction nord si jamais le président désigné des États-Unis, Barack Obama, remplit sa promesse de fermer la prison militaire.

Trois autres hommes qui ont déjà vécu au Canada sont détenus à la prison située sur une base navale américaine à Cuba. Ils pourraient éventuellement rentrer au Canada en cas de remise en liberté.

Mais contrairement au Torontois de naissance Khadr - accusé du meurtre d'un soldat américain lors de combats en Afghanistan - les autres ne détiennent pas la citoyenneté canadienne. On ignore également si Ottawa serait disposé à les laisser entrer au pays.

Alykhan Velshi, porte-parole du ministre fédéral de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme, Jason Kenney, a refusé de faire quelque commentaire que ce soit au sujet de ces dossiers, mercredi. Il a néanmoins fait remarquer que la loi canadienne interdisait aux ressortissants étrangers comptant des liens avec des terroristes d'entrer au pays.

«Notre but premier est d'assurer la sécurité des Canadiens», a déclaré M. Velshi.

Le détenu de Guantanamo étant actuellement le plus susceptible d'être un jour admis au Canada est Djamel Ameziane, un homme de 41 ans d'origine algérienne qui a vécu à Montréal de 1995 à 2000.

«Nous pensons que le Canada serait l'endroit idéal pour lui», a affirmé l'avocat du détenu, Wells Dixon, au Centre pour les droits constitutionnels, à New York.

«Il ne présente aucun risque pour la sécurité du Canada et ne l'a jamais fait (...) Nous ne voyons rien qui puisse l'empêcher, pour des raisons légales ou pratiques, de s'installer à nouveau au Canada», a-t-il ajouté.

Deux autres détenus de Guantanamo ayant eu des liens avec le Canada ont apparemment moins de chances de retenir de façon favorable l'attention du gouvernement fédéral.

Mohamedou Slahi, né en Mauritanie, n'a passé que deux mois à Montréal, à fin de 1999 et au début de 2000. Il a quitté le pays après que le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) et la Gendarmerie royale du Canada (GRC) eurent commencé à lui poser des questions au sujet de ses liens avec Ahmed Ressam, qui avait tenté de faire exploser l'aéroport international de Los Angeles lors du passage au nouveau millénaire.

L'autre homme est Ahcene Zemiri, d'origine algérienne, qui a vécu au Canada pendant cinq ans, à la fin des années 90, avant d'avoir vu sa demande du statut de réfugié se solder par un refus. Il a alors quitté le pays pour l'Afghanistan.